Florent Manaudou en classe business

Depuis son titre olympique acquis cet été à Londres, Florent Manaudou, qui entre en lice ce jeudi aux Mondiaux en petit bain d’Istanbul, a été courtisé par bon nombre de marques et d’annonceurs. Une aura nouvelle et un profil « bankable » qu’il doit aussi à la réputation de sa sœur…
Florent Manaudou se souviendra longtemps de cette année 2012, tant sportivement que financièrement. La médaille d’or olympique du nageur du Cercle des Nageurs de Marseille lui a précisément rapporté 72 500 euros, le ministère assurant les deux-tiers, la FFN le reste. Une récompense sonnante et trébuchante qui en annonce d’autres. Depuis la fin des JO, de nouveaux contrats publicitaires (1) lui ont été proposés tandis que ses contrats en cours ont été renégociés à la hausse. Ou comment tirer profit de son nouveau statut. Selon Gilles Dumas, co-fondateur de SportLab, le nageur peut aujourd’hui négocier ses contrats autour de 100 000 euros. On est loin des années 2010-2011, quand le jeune Manaudou émargeait à 18 000 euros annuels.
En 2012, les revenus de l’élève de Romain Barnier ont déjà fait un bond pour atteindre les 142 000 euros. Pour 2013, on estime qu’il touchera environ 500 000 euros, légèrement en deçà du Niçois Yannick Agnel (700 000 euros). Parmi la pléiade de partenaires, Ice Watch, l’horloger belge, a eu le nez creux. La marque de Philippe Gilbert a signé Manaudou avant qu’il ne soit sacré dans la capitale anglaise sur 50m. « On était optimiste sur ses résultats, mais c’était aussi un peu un coup de poker parce qu’on a misé sur quelqu’un qui n’avait pas des résultats aussi élevés avant Londres », reconnait son PDG, Jean-Pierre Lutgen.
Florent surfe sur la vague Manaudou
La vie de « bankable Flo » a-t-elle changé ? Pas encore, à entendre l’intéressé. « J’ai toujours la même vie, jure-t-il. Je suis en colocation avec un autre nageur (Dorian Gandin, médaillé de bronze sur 50m aux championnats d’Europe 2012, ndlr), et j’ai la même vie que lui. » Manaudou n’a pas de rêve démesuré, d’envie folle ou bling-bling, si ce n’est « une grosse moto ». Reste que le patronyme qu’il partage avec sa sœur risque de le propulser dans une autre dimension plus vite qu’il ne le croit, d’autant qu’il commence déjà à surfer sur la vague entretenue par Laure auprès des annonceurs, des médias et du grand public.
« Ce qui a fait son succès médiatique, c'est tout autant son titre que le fait que sa grande sœur saute la haie, passe par-dessus la police, lui tombe dans les bras, juge Dumas. C'est devenu une belle histoire. » Preuve que le tandem fonctionne bien, Florent apparait dans la campagne Windows Phone 8 de Microsoft avec Laure sur le téléphone… « C’est une famille de champions mais Florent devient un sportif à part entière quand sa sœur est en train de se retirer doucement de la scène sportive », conclut Alexandre Vasseur, porte-parole de Microsoft France. A confirmer dans les bassins.
(1) Les contrats de F. Manaudou : ministère de la Défense, Tyr (équipementier), Ice Watch (Horlogerie), Inkospor (compléments alimentaires), HOM (lingerie), Assu 2000 (assurances), Microsoft. Il devrait signer deux nouveaux contrats, avec une marque de cosmétique et un nouvel équipementier.
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