Manaudou : « Je ne doute pas de moi »

Sortie de sa retraite sportive, l’icône de la natation française va tenter de se qualifier pour ses troisièmes JO à l’occasion des « France » de Dunkerque qui débutent demain. Détendue mais gonflée à bloc, Manaudou a hâte d’en découdre.
Comment vous sentez vous ?
Je me sens bien dans l’eau. Cela fait quand même six mois que j’attends ça donc j’ai hâte de commencer. La dernière saison, je ne l’ai pas vu passée. Je suis contente d’être là.
Ça ne vous fait pas bizarre de vous retrouver ici ?
La dernière fois que je suis venue ici (en 2008, pour la qualification aux JO de Pékin, ndlr), il n’y avait pas Manon (sa fille, bientôt âgée de 2 ans, ndlr), il n’y avait pas tout ce qu’il y avait autour de moi maintenant. On râle toujours, nous, les nageurs quand on vient à Dunkerque parce que c’est loin et que la piscine n’est pas très grande mais là, la fédération et la ville de Dunkerque ont fait en sorte que l’on soit bien accueilli. La décoration est superbe, elle nous met bien dans l’ambiance des JO. On a vraiment l’impression d’être à Londres et ça nous motive pour faire les minima.
Vous souvenez-vous de ce qu’il s’était passé ici, il y a quatre ans ?
Oui. J’espère qu’il se passera la même chose parce que cela voudrait dire que je serai qualifiée. Si je suis 1ère, je prends ! Mais si je suis 2e et que je suis qualifiée, c’est très bien aussi. L’important, c’est vraiment les qualifications et ce sera à Londres qu’il faudra être 1ère.
Sur 100m dos ?
Sur 100m dos, sur 200 dos et après le 200m crawl, je verrai en fonction des temps que j’aurai réalisés au 100 dos.
L’objectif, c’est vraiment le 100 m dos ?
Cela m’enlèverait beaucoup de pression de me dire que je suis qualifiée dès le troisième jour de compétition. Cela me permettrait de prendre ça un peu plus sereinement.
Redoutez cette échéance couperet, qualificative pour les JO ?
Je ne doute pas de moi. Après, on n’est pas à l’abri d’un mauvais départ, d’un mauvais virage ou des filles à côté qui nagent plus vite. Je ne suis pas la seule maintenant, il y a d’autres filles, comme Alexianne (Castel) et Cloé (Credeville) qui ont aussi un très haut niveau. C’est bien qu’elle soit là parce que d’être toute seule, je m’ennuierais un petit peu. Si jamais j’échoue, je me dirai au moins que j’ai essayé au lieu d’être devant ma télé. J’ai fait les choses pour ne pas le regretter et on verra le résultat.
Est-ce une nouvelle Laure Manaudou que l’on voit là ?
Je ne vais pas dire que c’est une nouvelle Laure Manaudou. C’est juste moi qui ai un peu mûri. Le fait d’avoir Manon, cela m’a assagi et cela m’a fait prendre conscience de pas mal de choses. De voir que je peux rendre les gens heureux juste avec un sourire, cela n’a pas de prix. J’ai juste à nager et à sourire pour rendre les gens heureux donc c’est magique. Il faut que j’en profite parce que cela ne va pas durer toute la vie non plus. Le fait d’être au Etats-Unis m’a permis d’avoir une autre image du sport et de la natation. Quand j’étais en France, je nageais parfois par obligation mais aux Etats-Unis, je vois bien que les Américains nagent d’abord parce qu’ils ont envie. Ils prennent ça comme un jeu. Ils rigolent tous. Ils ne se prennent vraiment pas la tête sur le fait de réussir ou d’échouer. Je pense que c’est justement grâce à ça qu’ils réussissent.
Ce maillot de l’équipe de France vous manque-t-il ?
Je n’ai pas encore été dans la nouvelle équipe de France. J’ai eu la chance de la côtoyer en septembre à Val d’Isère (à l’occasion d’un stage d’oxygénation) mais c’est vrai que depuis 2008, cela n’a rien avoir et j’ai hâte de refaire partie de cette équipe avec les filles et avec Camille aussi. Avec Fred (Bousquet, son compagnon) et Flo (son frère cadet), ce serait le plus beau des cadeaux. Cela me stresse un petit peu plus que mes courses, ça va être délicat mais je pense qu’ils vont s’en sortir.
Florent Manaudou nous a confié que ce rêve olympique commun datait de 2004 …
Il était tout petit mais il a grandi bien vite. Je me rends compte que ce n’est plus un bébé et qu’il va se lancer pour une qualification olympique. Ce n’est pas rien, je suis fier de mon petit frère.
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