Laure Manaudou : « Je ne peux pas continuer pendant 10 ans »

Alors que débutent ce jeudi à Angers les championnats de France en petit bassin, Laure Manaudou n’a pas tranché sur la suite de sa carrière. Elle se laisse jusqu’aux « Europe » la semaine prochaine à Chartres pour prendre une décision qui ne semble pourtant plus laisser la place au doute.
Laure, que représente cette compétition en France, la première après des JO réussis pour les Bleus ?
C’est important pour des nageurs de briller dans leur pays, de montrer qu’ils sont là. Pour moi, c’est ma première grosse compétition en France. Après les Jeux Olympiques, c’est d’autant plus magique pour les nageurs comme pour les supporteurs.
Avez-vous fait votre choix sur la suite de votre carrière ?
Je ne sais pas, je préfère mettre le sujet de ma retraite entre parenthèses, attendre Chartres dans quelques jours (championnats d’Europe du 22 au 25 novembre, ndlr), et on verra. Je n’ai pas pris ma décision parce que je ne m’attendais pas à nager aussi bien à Compiègne (58’’41 sur 100m dos, le 28 octobre, ndlr). Ma décision est liée aux résultats, mais aussi à la façon dont je me sens dans l’équipe, sans oublier mon entourage. Je ne peux pas continuer pendant 10 ans, et me voiler la face. Je ne veux pas faire comme Dara Torres (nageuse américaine qui a effectué deux come-back et nagé jusqu’à 41 ans, ndlr), même si je l’admire. Je veux me prouver que je suis capable d’autre chose.
Avez-vous digéré vos Jeux ?
J’ai été beaucoup plus pro sur cette préparation que sur celle des Jeux. A l’Open EDF (1’01’’16 sur 100m dos le 7 juillet, ndlr), j’ai été dégoutée parce que je pensais nager vite avec le stage que j’avais fait à Riccione (Italie). Ça m’a découragée pour les Jeux. Je le regrette aujourd’hui mais j’ai toujours fait au feeling. J’ai été beaucoup plus sérieuse sur cette préparation que sur celle des JO. A Chartres, j’espère monter sur le podium.
Parlons de votre frère, comment Florent gère-t-il son titre olympique ?
Florent se débrouille bien, il ne s’éparpille pas trop, il ne fait pas trop la fête. Pour un nageur de 22 ans, il s’en sort bien, avec le public, les médias. Il faut savoir dit oui ou non quand il le faut. Il est beaucoup plus pro que moi au même âge. Je ne peux pas lui donner de conseils (rires). Je suis fière d’être sa sœur.
Comment la France est-elle devenue la 3e nation mondiale en natation ?
C’est monté progressivement depuis 2004. Ça a été un moment les garçons, puis les filles, et là on a les deux en même temps. On a aussi un bon staff, on n’en parle pas assez. C’est l’ensemble de l’équipe qui se sent bien.
Et un sport de plus en plus populaire…
On a un sport qui est beau à regarder, et qui est aussi important pour un enfant. On choisit si on veut juste apprendre à nager ou faire de la compétition, mais tous les enfants passent par les entrainements de natation.
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