Muffat : « Je peux voir encore plus loin »

Camille Muffat a battu un troisième record de France, ce mercredi à Dunkerque, écrasant la finale du 200 m nage libre en 1’54’’87. La nageuse niçoise, qui doublera 200 et 400 m aux Jeux olympiques, se place plus que jamais comme la meilleure chance de médaille française à Londres.
Camille Muffat, êtes-vous punie quand vous ne battez pas un record de France ?
Honnêtement je ne m’attendais pas à nager si vite. Hier (mardi), j’avais déjà descendu mon temps. J’avais l’impression de ne pas avoir de force à l’échauffement. J’avais fait une sieste de 2h30 et j’étais un peu dans le pâté. Mais j’étais beaucoup plus reposée qu’hier, où je sentais la fatigue du 400 et de la nuit d’avant. Je pense aussi avoir appris de cette course, d’avoir nagé différemment pour mieux finir. Le record, ce n’est que du bonus car je ne visais que la qualification et je savais que, normalement, c’était gagné. Du coup j’étais plus sereine.
N’est-ce pas un peu frustrant d’être seule dans le bassin ?
C’est peut-être même plus facile de savoir que je ne suis pas au coude-à-coude avec quelqu’un. Donc je pars et je me dis que j’ai la chance, par rapport aux autres, de pouvoir tenter des choses. J’ai entendu que certaines personnes trouvaient irrespectueux de dénigrer la concurrence française mais il faut être réaliste. Si je fais tout l’année 4’03’’ au 400 m nage libre, je ne peux pas dire que j’ai peur. Je respecte les autres filles mais je vois aussi ce qui se passe dans d’autres sports et ce que Laure (Manaudou) a pu faire avant aussi.
La concurrence mondiale est avertie…
Ce n’était pas forcément le but. Comme Fabrice (Pellerin, son entraîneur) l’a dit, ce n’est pas toujours bien de dévoiler ses cartes. Après, je me rends également compte qu’en 200 et 400, il est impossible de s’affûter pendant une période et de moins nager pendant trois semaines. On a besoin d’être entrainé et, a priori, cela m’a réussi. Cela me donne vraiment envie de continuer à m’entrainer de cette façon. Avec ce que je fais, je ne pensais pas pouvoir nager plus de quatre minutes de cette façon, et là c’est une belle étape de franchie. Je me dis que je peux voir encore plus loin.
Le relais s’annonce aussi très dense…
Je pense que le fait d’être devant au niveau national va donner aux filles l’envie de nager encore plus vite. Je suis déjà contente que nous ayons un bon relais et que les filles soient qualifiées. Ça reste les Jeux olympiques !
Vous partez en vacances dans quel état d’esprit ?
Je ne me rends pas vraiment compte. Je sais que j’ai réalisé deux grosses performances. Cela va tout de même me faire très bizarre de regarder la suite à la télévision et de ne plus faire partie du truc. Je vais bien me reposer et regarder les autres.
Votre opinion