Muffat, la force tranquille

Double médaillée mondiale, la Niçoise s’est appropriée, ce lundi, le record de France du 400 m de Manaudou et a pris rendez-vous pour l’or olympique. Engagée ce mardi sur 200 m, Muffat devrait de nouveau affoler les chronos. Sans stress.
Sa cool attitude fleure bon le slogan de campagne gagnant. En ces temps de joute présidentielle, Camille Muffat est la « force tranquille » des nageurs français qui électrifient ces jours-ci le bassin de Dunkerque en quête de quotas olympiques. Championne et nouvelle recordwoman de France, lundi sur 400m nage libre, la nageuse aborde ces sélections françaises pour les Jeux de Londres avec une décontraction qui tranche avec la nervosité des sprinteurs. Lundi matin, Jérémy Stravius, 2e des séries du 200m derrière Camille Lacourt, taclait les Marseillais débarqués dans la salle d’appel avec la sono qui crachait du Eminem… Pas de ça chez Camille la Niçoise, qui s’est montrée relax. « J’ai la chance de pouvoir aborder la compétition en me disant que ça va passer à tous les coups... Je n’ai pas besoin de me mettre la pression, c’est autant de fatigue mentale et physique. »
Double médaillée de bronze sur 200m et 400m nage libre il y a un an aux Mondiaux de Shanghai, Muffat récolte les fruits de ses performances qui l’ont installé au sommet de la hiérarchie mondiale. Meilleure performeuse mondiale de la saison sur 400m (4’01’’13), troisième sur 200m (1’55’’99), la nageuse de 22 ans est devenue une cadre incontestée de l’équipe de France. Citée en exemple par Laure Manaudou, promise à l’or olympique par sa jeune coéquipière Charlotte Bonnet, elle assume. « Mes résultats ont fait de moi un des piliers de l’équipe, déclare-t-elle sans fard. Je ne suis pas la patronne, mais je compte. Je n’aime pas me mettre en avant mais j’ai appris à le faire et à y prendre un certain plaisir. » « Gamine » comme elle se décrit elle-même il y a quatre ans pour ses premiers Jeux, l’Azuréenne voit la natation d’un autre œil.
Elle repart des championnats US avec 3 titres
Si elle a avalé cette saison d’innombrables séances de 7 km et même travaillé certains dimanches, Muffat – et d’autres Niçois en pleine bourre comme Yannick Agnel – doivent beaucoup à leur coach Fabrice Pellerin. Adepte de la démystification, le technicien a emmené ses poulains un mois aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, Muffat et Agnel ont marqué les championnats US de leur empreinte, repartant d’Atlanta avec cinq titres à la clé. Dernièrement, Pellerin a envoyé ses nageurs découvrir le bassin olympique à l’occasion d’un test event. « On a pas mal voyagé cette année, c’est nouveau et c’est très enrichissant, s’est réjoui la nageuse. A Londres, on est resté 2 ou 3h (le temps des séries, ndlr), mais on a vu les installations, les portiques de sécurité, le bassin. On a pu se mettre dans l’ambiance. » A Dunkerque, Muffat va tripler le 100m, 200m et 400m. « Je suis sereine », clame-t-elle.
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