Natation : Les Bleus veulent surfer sur la vague

Troisième nation mondiale aux JO de Londres, la natation française repart pour une nouvelle olympiade qui aboutira dans quatre ans aux Jeux de Rio. Avec la pression de conserver son nouveau standing.
L’atmosphère était à l’autocongratulation lors de la conférence de presse de rentrée de la natation française. Francis Luyce a bombé le torse au nom de ses nageurs, énumérant le palmarès historique réalisé cet été à Londres. « 7 médailles, 4 titres, la France est troisième nation mondiale derrière les Etats-Unis et la Chine mais devant l’Australie, c’est dire aujourd’hui la qualité de notre natation… Nos amis Européens sont particulièrement scotchés », s’est rengorgé le patron de la FFN. Cocorico donc. La France est sur le toit du monde, et ce dernier la regarde avec admiration et envie.
Mais comment ne pas retomber dans l’anonymat de la fin des années 1990 quand le pays succombait aux exploits de Roxana Maracineanu, première championne du monde tricolore ? « C’est une pression nouvelle », reconnait-on dans l’encadrement fédéral. Remettre l’ouvrage sur le métier, selon l’expression populaire, qui sied comme un gant à Christian Donzé, le DTN. « La rentrée ne se fait pas aujourd’hui, mais depuis cinq semaines, explique-t-il. On va offrir aux nageurs des rendez-vous réguliers, comme on a fait pendant quatre ans, pour les emmener jusqu’à Rio. »
Les championnats d’Europe à Chartres, du 22 au 25 novembre, serviront de passage de témoin entre deux JO. Une manière pour les nageurs tricolores de fêter leur moisson estivale devant leur public. Et un bain de foule avant de se mettre en action pour l’événement carioca.
Horter : « Pas un feu de paille »
« On va capitaliser sur la génération montante, annonce Donzé, les individualités comme nos champions olympiques, et les relais qui promettent aussi. » Privée d’Alain Bernard, Hugues Duboscq et Clément Lefert, dans l’expectative avec Laure Manaudou, l’équipe de France avance derrière la doublette niçoise Yannick Agnel-Camille Muffat. « L’avenir est positif, clame Lionel Horter, directeur des équipes de France jusqu’aux Europe de Chartres. Ce n’est pas un feu de paille. »
L’ex-entraîneur d’Amaury Leveaux et de Laure Manaudou en profite pour envoyer un message aux autorités publiques au sujet des équipements. « On a tiré sur la corde des entraîneurs qui ont fait un travail exceptionnel avec peu de moyens, il ne faudrait pas aller trop loin. » Bonne nouvelle : Nice a promis un nouveau bassin pour ses champions, et Aubervilliers, malgré des problèmes récurrents de financement, devrait voir son centre nautique sortir de terre d’ici à quelques années. De quoi « faire aussi bien » à Rio qu’à Londres. Histoire de ne pas descendre du toit du monde.
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