Pellerin : « Agnel voulait se faire plaisir »

Yannick Agnel a frappé un grand coup en explosant le record du monde du 400m, ce jeudi aux championnats de France en petit bassin d’Angers (3’32’’25). Une performance qui a évidemment ravi son entraîneur, Fabrice Pellerin. D’autant qu’elle n’était pas préméditée.
Que vous inspire la performance de Yannick Agnel ?
Il voulait battre le record de France, donc, forcément, se rapprocher du record du monde. On en a parlé. Et finalement, il s’est lancé ce défi 35 minutes avant la course. Ça s’est bien enchainé. C’est sympa. C’était quelque chose d’improvisé, avec tout de même une base de préparation qui a permis d’y arriver.
Il a dégagé une impression de facilité époustouflante dans l’eau…
C’est l’un des aspects de la préparation. On essaie de tout rendre facile. Mais ça passe par beaucoup de travail. Pour atteindre ce sentiment de facilité, il faut verser pas mal de litres de sueur des semaines et des mois durant. C’est ce que Yannick a derrière lui. C’est comme un musicien qui enchaine des feuilles de partition sur scène. Derrière ça, il y a des heures et des heures de gammes. La compétition sportive, c’est la même chose. Pour atteindre ce sentiment de confiance, il faut passer du temps à se préparer. C’est le lot quotidien de Yannick.
Un record du monde, est-ce le type de défis dont il a besoin ?
Pas de façon première. Yannick voulait d’abord se faire plaisir en atteignant un certain niveau de vitesse. Il voulait faire le show devant le public français et profiter de ces moments de spectacle rares. Pour moi, le plaisir, c’est qu’on efface l’un des temps qui a été établi en combinaison (par l’Allemand Paul Biedermann en 2009, ndlr). C’est bien de voir apparaître sur les feuilles de record des temps qui sont principalement le résultat du travail. C’est agréable lorsqu’on est attaché à la notion d’effort.
Yannick Agnel arrive-t-il encore à vous épater ?
Il m’épate humainement. Il est toujours dans la spontanéité, un peu comme un candide. Je trouve ça vraiment sympa. Après, par rapport à ce que je vois à l’entraînement, je ne suis pas surpris par ses performances en compétition.
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