Un relais top secret

Tenue secrète, la composition du relais français sera connue seulement avant les séries ce lundi matin. Et pourtant, le sujet était dans toutes les têtes à quelques heures de l'ouverture des championnats d'Europe de natation à Budapest.
Le secret est particulièrement bien gardé. Et pas question de trahir le pacte que se sont passés les nageurs de l'équipe de France. Yannick Agnel, William Meynard, Alain Bernard, Fabien Gilot, Frédérick Bousquet, Amaury Leveaux et Boris Steimetz ont scrupuleusement suivi les consignes du DTN de l'équipe de France, Christian Donzé. Aucune information n'a filtré sur la composition du relais qui défendra les chances françaises du 4x100 ce lundi. Alors Amaury Leveaux, secret défense ? « C'est pire que ça. On nous demande de nous taire. Il faut le faire. On attend que Monsieur Donzé nous donne l'ordre.» Ce n'est que ce lundi à 8h que l'encadrement des Bleus dévoilera les noms des nageurs sélectionnés pour les séries. Avec une nouveauté. Après s'être focalisé sur l'ordre des nageurs à Pékin, s’être fait piégé par sa propre règle à Rome, la direction de l'équipe de France s'est aujourd'hui davantage penchée sur l'identité des nageurs. Après avoir enlevé l'argent lors des Jeux de Pékin et "seulement" le bronze à l'occasion des Mondiaux de Rome en août dernier, cette équipe prometteuse espère enfin gagner un premier titre.
Il a donc fallu mettre les choses à plat. A Mulhouse, la semaine dernière, à l’occasion d’une sortie bowling entre nageurs, à l’initiative des locomotives Bernard et Bousquet, les sept hommes se sont retrouvés. « Avant les championnats du monde de Rome, on a peut-être pensé que tout allait se remettre automatiquement route, explique ce dernier. Et puis il y a le résultat de Rome. On est alors repartis sur nos bonnes vieilles méthodes : la coalition et l'entente.» « On ne va pas parler de position dans le relais. La base, c'est l'envie. Et on sent qu'on a envie et qu'on peut déplacer des montagnes, reprend en écho Bernard. C'est beau d'être fort sur le papier, mais maintenant, on veut gagner. J'ai le sentiment que tout le monde a parlé de manière très sincère.»
Un objectif : le titre olympique
Il a fallu évacuer la méthode de sélection de Rome avec Bousquet et Bernard protégés et accompagnés de deux meilleurs temps des séries en finale. «D'après ce que j'ai entendu des années précédentes, c'est beaucoup plus limpide cette année», confie le petit dernier, Agnel. Les nageurs se sont donc entretenus entre eux. Entre hommes. Les coachs également. Tout ce petit monde s'est ensuite retrouvé. Les athlètes ont pris l'avis de leurs entraîneurs, mais c'est entre eux qu'ils ont défini les règles. Ils se sont mis d'accord sur la notion de confiance. Un des candidats à la finale acceptera-t-il de se mettre de côté en cas de moins bien ? « On aura l'honnêteté de dire qu'on ne se sent pas bien et ainsi de laisser sa place», coupe Meynard. Car c'est à travers ce genre d'épreuve que se construira une équipe qui a fait du titre olympique un réel objectif. «On ne se soignera que par la victoire», conclut Christian Donzé.
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