Jouanno : « C’est une très belle reconnaissance »

Ancienne karatéka, Chantal Jouanno a été nommée ministre des Sports dimanche. A 41 ans, l’ancienne secrétaire d'Etat à l'Ecologie évoque ses nouvelles responsabilités, mais aussi l’affaire des primes qui touche l’équipe de France de football.
Chantal Jouanno, on imagine que devez être très satisfaite d’avoir obtenu un ministère des Sports autonome…
Oui, c’est un très bon signe. C’est une reconnaissance du sport en tant qu’activité physique mais aussi que valeur structurante de la société et de tous les grands enjeux qui sont aujourd’hui les nôtres.
Lorsque vous vous êtes lancée dans la politique, vous imaginiez-vous un jour ministre des Sports ?
Quand j’ai été nommé ministre pour la première fois, je l’ai appris par SMS, presque par hasard. Même jusqu’à très tardivement dimanche, je ne me suis jamais dis que je serais ministre des Sports. C’est pour moi une très belle reconnaissance. Je suis fière.
Le poids n’est-il pas trop lourd à porter ?
Si ça ne me faisait pas peur, il faudrait me changer. Quand on fait du sport, c’est le stress qui nous donne de la tonicité, nous motive et qui fait qu’on se dépasse. Ça me fait plaisir de retrouver cette énergie.
Qu’est-ce que le karaté vous a apporté en politique ?
Tellement de choses ! Le karaté, mais surtout la pratique du sport et la compétition vous apprennent à respecter les règles même si tout le monde le sait. Il ne faut jamais renoncer devant l’obstacle. Et lorsqu’on a du mal à faire quelque chose, il faut le répéter mille fois avant d’y parvenir enfin. Le sport vous apprend à vous dépasser. J’ai entendu récemment une athlète dire : « Cette médaille, je la voulais ». On ne se bat contre les autres, mais contre soi-même. C’est le même principe en politique.
« Je ne sais pas si on mérite des primes à tous les coups »
Souhaitez-vous que le karaté entre au programme olympique ?
On a beaucoup œuvré pour que ce soit le cas. On avait toujours des problèmes de protection. Ça reste un sport de contacts donc il ne sera pas facile de le faire entrer dans les sports olympiques.
Quel est votre avis sur la polémique autour des primes des joueurs de l’équipe de France à la dernière Coupe du monde ?
Je ne sais pas si on mérite des primes à tous les coups. Après ce n’est pas le problème du résultat mais plutôt celui de l’attitude. Mais dans les valeurs du sport, il y a le respect des règles. Quand on fait du sport, c’est la première chose qu’on apprend. Les grands sportifs incarnent quelque chose. Ils passent d’ailleurs beaucoup plus de messages que les politiques. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu l’épisode de la Coupe du monde qui nous a tous attristé qu’il faut jeter l’anathème sur l’équipe de France ou le foot. Il y a des joueurs formidables dans cette équipe.
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