Maracineanu reste au gouvernement, ministre déléguée chargée des Sports

Roxana Maracineanu reste au gouvernement. L'ancienne nageuse est nommée ministre déléguée, chargée des Sports, auprès de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, de la Jeunesse et des Sports.
Le gouvernement Jean Castex, premier du nom, est désormais connu. Alors qu’Edouard Philippe a cédé la semaine passée son fauteuil de Premier ministre au "monsieur déconfinement" de l’Etat, la nouvelle équipe de ministres a été présentée ce lundi soir. Et il n'y a pas de grand changement aux Sports. Roxana Maracineanu reste au gouvernement, avec le statut de ministre déléguée chargée des Sports, auprès de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, de la Jeunesse et des Sports.
Nommée en septembre 2018 en remplacement de Laura Flessel, l'ancienne nageuse va avoir l'occasion de poursuivre son action quelques mois encore, elle qui présente jusque-là un bilan mitigé. Il faut dire que la championne du monde 1998 a eu de gros dossiers à gérer, et d’importants combats à mener.
L'homophobie dans le foot et les violences sexuelles, deux chantiers aux résultats divers
En 2019, en parallèle à la création de l’Agence nationale du sport (ANS), dont la présidence avait été confiée à un certain Jean Castex, Maracineanu s’était d’abord lancée dans une bataille contre l’homophobie dans les stades de foot. "Horrifiée" par des chants insultants entendus au Parc des Princes à l’occasion d’un PSG-OM, la ministre avait occupé le terrain médiatique pendant des semaines en demandant du changement, et surtout de véritables sanctions, mais n’avait pas réellement pu compter sur le soutien du président de la FFF Noël Le Graët, ni sur celui de la présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour. En effet, si quelques matchs de Ligue 1 ou de Ligue 2 ont été brièvement interrompus au tout début de la saison 2019-2020 en raison d’insultes homophobes, la problématique a assez vite été reléguée au second plan.
Début 2020, la ministre a cette fois dû gérer un scandale inédit de violences sexuelles dans le sport français, suite à la parution du livre de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol et aux témoignages de nombreuses athlètes ou ex-athlètes, évoluant dans de multiples disciplines. Très impliquée sur le sujet, Maracineanu avait notamment demandé au président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet, de démissionner. Ce qu’il a fini par faire, après un bras de fer de plusieurs semaines. La ministre a lancé dans la foulée une Convention sur la prévention des violences sexuelles. La semaine dernière, l’ex-nageuse indiquait qu’environ 90 procédures judiciaires sont actuellement en cours et que près de 180 personnes sont mises en cause, faisant bien comprendre qu’elle n’a pas abandonné ce combat-là.
Le sport "pas prioritaire" pendant la crise du coronavirus
Enfin, Maracineanu s’est retrouvée, comme les autres membres du gouvernement, confrontée à la récente crise du coronavirus. Qu’elle a parfois semblé subir… Ce n’est pas elle, mais Edouard Philippe qui a ainsi annoncé l’arrêt de la saison en Ligue 1. Et ses hésitations, sur les huis clos ou encore la nécessité d’un vaccin, lui ont valu de nombreuses critiques, comme celles de Jean-Michel Aulas, président de l’OL. Sa fameuse sortie d’avril, lorsqu’elle indiquait que "le sport ne sera pas prioritaire" au moment du déconfinement, a également provoqué une certaine émotion, certains lui reprochant de ne pas assez œuvrer pour le domaine qu’elle est censée défendre.
"Elle a parfois eu une très mauvaise communication. Après, je trouve très fort son engagement sur tout ce qui est éducatif, violences sexuelles ou sport pour tous, jugeait ce week-end Maryse Ewanjé-Epée sur RMC. Elle a été beaucoup plus maladroite sur les excès dans le football, probablement parce qu’elle connait mal ce milieu-là, et elle a pris un vent très frais, voire très froid, sur certaines de ses prises de position. Je ne la trouve pas non plus assez proactive sur certains autres sujets, comme le dopage, mais c’est plutôt une ministre travailleuse, humble, avec de vraies convictions."
Votre opinion