Qui pour succéder à Jouanno ?

Fraîchement élue sénatrice, Chantal Jouanno vient de démissionner de ses fonctions de ministre des Sports. Pour lui succéder, les noms de David Douillet, Roselyne Bachelot, Pierre Durand, Sophie Dion et Guillemette Roland circulent déjà.
Elue au Sénat dimanche, l'actuelle ministre des sports, Chantal Jouanno, a été poussée par l'Elysée à abandonner ses fonctions gouvernementales pour siéger à la plus haute Assemblée. Le résultat de la liste UMP qu'elle menait à Paris n'a pas été brillant : seulement deux élus, alors que le dissident Pierre Charon, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, est parvenu à décrocher un siège malgré son exclusion du parti majoritaire. Dans le même temps, la gauche a gagné un siège supplémentaire. Ces résultats médiocres, mais prévisibles, ont placé Chantal Jouanno dans une position inconfortable. Très attachée à son maroquin, elle a été contrainte ces trois dernières semaines à dire publiquement qu'elle abandonnerait son ministère pour rejoindre le Sénat. Le week-end dernier, la multiple championne de France de karaté a même laissé filtrer son émotion à l'idée de quitter un ministère au sein duquel elle avait pris ses marques et se sentait bien.
Le candidat naturel est comme depuis plusieurs années l'ancien quadruple champion du monde de judo, David Douillet. Problème, l'actuel secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger ne veut pas quitter le Quai d'Orsay auquel il est rattaché. Ambitieux, le double champion olympique veut à tout prix se défaire de son étiquette de sportif, au profit de son nouveau costume d’homme politique. Douillet souhaite donc rester à son poste actuel jusqu'à l'élection présidentielle, c'est ce qu'il a répété encore ces derniers jours. Mais si l'Elysée et Matignon lui demandent de devenir ministre des Sports, il ne pourra pas refuser la proposition…
Bachelot veut reprendre du service
Pierre Durand, ancien champion olympique d'équitation, et actuel président de l'INSEP, a le profil pour être ministre des Sports. Mais il n'aurait pas forcément envie de se retrouver à un poste de Secrétaire d'Etat dépendant d'un ministre de tutelle. Or, c'est bien cette hypothèse qui semble, aujourd’hui, avoir la préférence de l'Elysée. Dans ces conditions, Roselyne Bachelot semble déjà avoir préparé le terrain.
Ministre des Solidarités et de la cohésion sociale depuis mai 2010, Bachelot a renoué ses contacts ces dernières semaines avec un milieu sportif qu'elle a beaucoup fréquenté lorsqu’elle était ministre de la Santé, pendant trois ans (de 2007 à 2010) affublée d'un Secrétaire d'Etat, en l’occurrence Bernard Laporte puis Rama Yade. Etendre à nouveau son champ d'action tente beaucoup Roselyne Bachelot. Dans ce cas, elle serait de nouveau secondée par un « sous-ministre ». Et parmi les noms qui circulent dans les arcanes du pouvoir, il n'y en a pas de sportifs, mais plutôt de deux femmes de l'ombre : Sophie Dion, conseillère "Sports" à l'Elysée, et Guillemette Roland, son homologue à Matignon.
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