Srecki : « Un bilan moyen »

Les Championnats d’Europe d’escrime se sont achevés hier à Leipzig en Allemagne avec au compteur seulement quatre médailles pour l’équipe de France. C’est le plus mauvais bilan français depuis 2004 sur l’épreuve continentale. A un peu plus de trois mois des championnats du monde qui auront lieu à Paris, au Grand Palais (du 4 au 13 Novembre), le directeur technique national, Eric Srecki, dresse un bilan moyen de ces championnats d’Europe mais ne veut pas céder à l’inquiétude.
Comment qualifiez-vous le bilan de ces championnats d'Europe pour l'escrime française ?
C'est un bilan mitigé, puisque l'objectif principal de ces championnats d'Europe, après une saison de Coupe du monde plutôt moyenne, moins bonne que les années précédentes, c'était de regagner de la confiance. Et pour ce qui est de regagner de la confiance, il y a plutôt deux poids-deux mesures au sein de l'équipe de France. Si l'on excepte le faux-pas ponctuel des hommes par équipe, l'épée masculine, avec la médaille d'or de Jean-Michel Lucenay, et l'épée féminine, avec les deux médailles de bronze (Flessel en individuel et le bronze aussi par équipe) ressortent avec des assurances sur leur niveau. Pour les autres armes, ce n'est pas vraiment un championnat qui apportera de la confiance. Ce qui ne veut pas dire que tout va mal. La valeur intrinsèque de nos escrimeurs n'est pas moins bonne que lors des saisons précédentes.
C'est un discours de DTN qui se veut positif. Mais n'êtes-vous pas inquiet tout de même ?
Non, mais on reste évidemment vigilant. On ne tire pas de bilan définitif en cours de saison. L'objectif principal reste les championnats du monde. Si l'on prend le cas du sabre féminin, il n’y a pas de raison de tout remettre en cause. C'est une performance moyenne, mais les filles ont prouvé en terminant l'an dernier deuxièmes des Mondiaux qu'elles ont les atouts en main pour faire des perfs aux championnats du monde de Paris. On a une équipe d'épée hommes où les quatre tireurs ont la possibilité de décrocher un titre individuel. Bolade Apithy est véritablement passé cette saison du rôle de remplaçant de luxe à une dimension de pilier de l'équipe du sabre. La tireuse qui m'a véritablement bluffé, c'est Laura Flessel qui, à 38 ans et demi, a fait preuve d'un enthousiasme, d'un engagement et d'une fraicheur incroyables, dignes d'une junior. Elle reste évidemment la meilleure épéiste en France et l'équipe a évidemment encore besoin d'elle.
On a vu l'Italie et la Russie dominer ces championnats d'Europe. Ce sera compliqué pour la France de retrouver son rang de nation numéro un mondiale aux championnats du monde ?
De toute façon, sur les deux saisons post-olympiques, l'Italie et la Russie sont vraiment les deux grosses nations qui dominent l'escrime mondiale. La France se situe au niveau des autres nations qui peuvent prétendre à monter sur le podium, avec l'Allemagne, la Pologne, la Hongrie. Sans oublier les nations autres qu'européennes, je pense aux Etats-Unis, à la Chine, au Japon et à la Corée du Sud. La France avait habitué au cours des dernières olympiades à faire des résultats véritablement exceptionnels. Et c'est très dur de répéter l'exceptionnel chaque année. Il faut savoir qu'on est à la bataille avec beaucoup de nations. Mais on a beaucoup d'atouts. L'objectif à Paris sera de monter sur le podium des nations.
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