Marathon de Londres : Kipchoge à l’ancienne, Tufa passe la première

Ce dimanche, la 35e édition du marathon de Londres a encore été très disputée. Même si d’aucuns regretteront qu’aucun record ne soit tombé dans la capitale anglaise, la faute à un parcours venteux. Peu importe, Eliud Kipchoge chez les hommes (2h04’42’’) et Tigist Tufa chez les femmes (2h23’22’’), ne retiendront que la victoire sur une boucle aussi prestigieuse que mythique.
Surprenante. C’est peut-être l’adjectif qui qualifierait le mieux la 35e édition du marathon de Londres ayant eu lieu ce dimanche. Outsider affirmé avant la course, le Kényan Eliud Kipchoge n’était pas pour autant le grand favori. Mais c’est encore plus vrai pour l’Ethiopienne Tigist Tufa, qui signe tout simplement son premier succès sur une épreuve majeure. Un succès qui n’aura donc pas éclipsé les adieux au marathon de Paula Radcliffe, venus apporter une touche de pathos à l’organisation du marathon de Londres.
Mano a Mano jusqu’au 40e km
A 30 ans, Eliud Kipchoge dispose d’une grande expérience, émaillée de succès tant sur piste (vainqueur sur 5000 m aux Championnats du monde de Paris en 2003) que sur marathon (vainqueur à Rotterdam et Chicago en 2014). Mais aussi (et surtout) le Kényan a encore des jambes, ce qu’il a prouvé ce dimanche en remportant le marathon de Londres. Pourtant avec notamment Dennis Kimetto (record du monde établi en 2014 à Berlin en 2h02’57) et Wilson Kipsang (vainqueur à Londres l’année dernière en 2h04’29), la concurrence était rude sur la ligne de départ. Elle l’a effectivement été durant la course quand les trois athlètes étaient à la lutte pendant près de 40 km. Mais au 39e, c’est Dennis Kimetto qui a plié, laissant ses deux compatriotes se disputer la victoire. Le duel a tourné court quand Eliud Kipchoge a initié une accélération, qui a laissé sur place le tenant du titre. C’était le 40e km… et aussi la fin de la course puisqu’on ne reverra plus Kipchoge, finalement vainqueur en 2h04’42. Meilleure performance de l’année, et 23e de tous les temps !
Le record de Radcliffe n’a pas été contesté
Chez les femmes, tous les pronostics d’avant course se sont avérés mauvais, aucune des favorites n’ayant tenu son rang. Pas même Mary Keitany, finalement deuxième (2h23’40), qui s’était toujours imposée à Londres lors de ses deux précédentes participations (2011 et 2012). Devant la défection des têtes d’affiche, l’Ethiopienne Tigist Tufa ne s’est pas privée pour s’imposer en terre anglaise (2h23’22) et ainsi décrocher sa première victoire significative dans un marathon. Un événement pour celle qui, avant cela, affichait sur son CV deux places de deuxième à Ottawa et Shanghai, obtenues en 2014. En même temps, peut-être était-ce un signe du destin pour que Paula Radcliffe puisse tirer sa révérence sans voir une marathonienne battre son record du monde, là même où elle l’avait établi en 2003. L’athlète de 41 ans a donc bouclé sa boucle en 2h36’55, les larmes aux yeux. Des pleurs de joie, pour conclure un dimanche londonien pas comme les autres.
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