Ibanez : "Les joueurs ne s’intéressent pas aux discours des anciens"

Avec 98 sélections, Raphaël Ibanez fait partie de la légende du XV de France d’autant qu’il a participé à deux de ses exploits les plus retentissants face à la Nouvelle-Zélande lors des Coupes du monde 1999 et 2007. L’ancien talonneur, devenu manager de l’Union Bordeaux-Bègles, aimerait apporter quelques conseils à ces Bleus tout en soulignant qu’ils doivent écrire leur propre histoire face aux All Blacks, samedi.
Raphaël, le XV de France doit-il s’inspirer des exploits passés des Bleus face aux All Blacks ?
En tant que joueur, c’est vrai que j’aimais beaucoup m’inspirer de l’histoire de notre jeu et des hommes qui ont porté notre maillot. Si j’étais proche de l’équipe de France à Cardiff aujourd’hui, je ferais sans doute passer certains messages. Ce n’est pas le cas, et je pense aussi que les joueurs de la sélection actuelle ne s’intéressent pas forcément aux discours des anciens. A l’époque, même si la victoire était magique contre les All Blacks, je n’ai pas tiré une quelconque gloire personnelle de ce qu’il s’est passé ce jour-là. C’est leur histoire.
Au regard des forces en présence, le XV de France peut-il réaliser un nouvel exploit ?
Si je porte un regard objectif sur l’évolution de ces deux équipes, la Nouvelle Zélande est clairement favorite et les chances de la France de l’emporter sont réduites. Mais la France, portée par l’émotion, peut se transformer. Elle va forcément jouer sur le registre de l’émotion, ce qui fait parfois la force d’une équipe en sélection. Quand j’ai pris connaissance du futur adversaire suite à la défaite face à l’Irlande, je ne peux pas cacher que la perspective d’un France-Nouvelle Zélande à Cardiff (comme en 2007 où les deux équipes s’étaient affrontées en quart de finale, ndlr) m’a rappelé de très bons souvenirs, de très très bons souvenirs !
Quel souvenir gardez-vous de votre dernier exploit en 2007 ?
Je garde ce côté magique et symbolique de l’avant-match et de la préparation. C’est plutôt du registre de l’émotion. Mais il y avait aussi une grande part stratégique qui avait été bien préparée avec le sélectionneur (Bernard Laporte).
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