Michalak : « On a manqué d’ambition »

Entré à la 51e à la place de Lionel Beauxis, Frédéric Michalak n’est pas parvenu à endiguer le retour des Anglais dans le match. Comme en 2003, le demi d’ouverture voit donc les Bleus de nouveau se faire barrer la route de la finale par le XV de la Rose.
Qu’est ce qui s’est passé sur le terrain ce soir ?
On a axé notre jeu sur beaucoup de jeu au pied comme pour les All Blacks, mais bon dès la première minute on a pris un essai, donc ça a été assez difficile. Après on a été devant au score, mais on a peut-être manqué d’ambition, on s’est contenté de regarder les Anglais, il y a avait quelques coups à jouer, on a failli marquer un essai, voilà… c’est difficile d’en parler. Il y a beaucoup de frustration.
Un sentiment de regret, de ne pas avoir joué tous les coups à fond ?
Il faut tenter les bons coups. A partir du moment où on met en place un jeu au pied, contre les Blacks par exemple, on sait que derrière ils vont contre-attaquer, donc on va pouvoir les contrer à notre tour. Alors que les Anglais, eux au contraire, ils jouaient le même jeu que nous, ils ont joué au pied, ils n’ont pas contre-attaqué, sauf que les deux, trois fois où ils ont été chez nous ils ont marqué.
Leur défense vous a beaucoup gêné ?
Oui, c’était le même rideau qu’en 2003. Ils montaient assez haut, mais il y avait de la place au large. On n’a fait que des ballons portés, donc derrière ils nous mettaient les ballons au sol, et on ne pouvait plus jouer. Il aurait fallu faire plus de ballons déviés pour passer au large, parce qu’à la fin on a vu qu’il y avait des trous.
Fallait-il s’adapter à leur jeu ?
Oui, à un moment donné, on est, nous les acteurs sur le terrain, mais ça se fait à quinze, et il y avait des joueurs fatigués par rapport à la semaine dernière, on a eu aussi des blessés d’entrée, donc, voilà, c’est frustrant, c’est sûr…
Est-ce un remake du cauchemar anglais de 2003 (la France a été battue 24-7 en demi-finale) ?
Surtout c’est dur d’être aussi prêt du but, de battre les meilleurs au monde, et derrière d’échouer en demi-finale contre les Anglais, alors qu’on les bat pratiquement tout le temps. C’est dur parce qu’on maitrise le match et on perd sur la fin.
Comment avez-vous vécu les dix dernières minutes ?
On sent qu’on peut basculer le match quand Vincent Clerc prend une cuillère, là on sent qu’on peut marquer cet essai. Après, ils arrivent à repartir chez nous, on fait une ou deux fautes stupides qui nous coûtent trois points, et là derrière, on joue avec la paille au cul. Ça manquait peut-être de fraicheur physique.
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