Mola s'en prend à la gestion "bordélique" autour de l'équipe de France

En marge du déplacement de son équipe à l’Union Bordeaux-Bègles dimanche, le manager du Stade Toulousain a été interrogé sur les changements à venir au sein de son staff, conséquences de la future constitution de celui de XV de France. Et il a avoué son courroux sur la méthode et ses effets néfastes pour son club.
Qualifié depuis un moment pour les demi-finales du Top 14, le Stade Toulousain doit bien gérer son sprint final. Avec deux matchs à l’UBB puis face à Perpignan et un week-end de repos avant le rendez-vous de Bordeaux, le staff doit donc réfléchir à la bonne utilisation de l’effectif et à l’approche mentale de cet événement. Mais dernièrement, plusieurs faits sont venus s’immiscer dans la quiétude d’une flamboyante saison. Il y a eu l’épisode de la future nomination de l’entraîneur des avants William Servat au sein du prochain staff du XV de France. Puis le départ officialisé de Jean Bouilhou, un des responsables du secteur de la touche, vers le club de Montauban (Pro D2).
Avant que cette semaine plusieurs informations concordantes n’annoncent celui du préparateur physique Alex Marco vers Toulon, en remplacement de Thibault Giroud, recruté par la fédération française de rugby pour intégrer, lui aussi, le staff des Bleus. Bref, pas mal de chamboulements et d’imprévus au sein de la maison toulousaine qui, évidemment, ont fait l’objet d’interrogations en conférence de presse lorsque le manager Ugo Mola s’est présenté. Lequel a commencé par expliquer une chose: "Je réfléchis pour vous présenter un futur staff".
Mais l’agacement de Mola a rapidement transpiré dans ses propos. "C’est des dommages collatéraux d’une annonce suite à un référendum, à l’annonce d’un sélectionneur quasiment mis par les médias, à l’annonce d’adjoints qui sont supputés puis contactés, pas contactés, annoncés, pas annoncés… la seule chose qu’on maîtrise c’est l’annonce du départ de Jean Bouilhou, qui était acquis avant tout ce tintamarre. Sauf que ça sort au moment où les choses paraissent plus désorganisées. Alors je n’aime pas employer des mots vulgaires mais c’est quand même un beau bordel le rugby français.".
Mola: "Le plus gros impact, c’est chez nous!"
Qu’il ne voudrait pas impactant pour la fin de saison de son équipe. Après avoir loupé le coche en Coupe d’Europe, éliminé en demi-finale par le Leinster, le Stade Toulousain ne veut rien laisser au hasard dans sa quête du Brennus. "Nous, on avait vraiment un staff. Ce staff-là prend un pète dans les carreaux. Donc je vais me préoccuper de la fin de saison, qui est essentielle. C’est notre priorité, les deux matchs de saison régulière et cette demi-finale. Et après, on prendra les contacts nécessaires, même si certains ont commencé à avancer. Mais je me serai bien gardé pour le coup d’avoir tout ce trafic autour de nous. Alors c’est des vases communicants. Puis tout le monde parle des impacts au Racing, à Toulon… aujourd’hui, le plus gros impact, malheureusement, c’est chez nous!"
Comme il l’a expliqué, ce staff avait, depuis deux saisons, trouvé la bonne carburation. Et le départ de William Servat, s’il est logique devant les enjeux qui l’attendent, est presque un coup dur, comme Mola l’avoue: "Je souhaite vraiment bonne chance à ceux qui vont aller s’éprouver à très haut niveau. Pour ce qui est de William, même si ce n’est pas officiel, ça en prend le chemin. Humainement, c’est quelqu’un qui va beaucoup, beaucoup, nous manquer. Car c’est quelqu’un qui compte dans notre quotidien et quelqu’un qui, quoi qu’il arrive aura marqué l’histoire du club. C’est un peu soudain, délicat. En tout cas au club, tout a été fait pour que William, quand il vous l’annoncera, soit en mesure de prendre sa décision sans aucune pression, de qui que ce soit. Parce que c’était important pour lui. Et moi je ne me voyais pas d’ici un an ou deux lui dire, je t’ai empêché de faire ci ou ça".
Mola: "Ça fait bricolo et bimbo"
Mais Ugo Mola a aussi gardé quelques rafales pour la méthode employée. Dans la suite des questions-réponses, il a décoché quelques flèches à qui voudra bien l’entendre. "Nous, on en subit les dommages. Mais les dommages collatéraux d’une annonce faite entre deux repas, où un sélectionneur qui apparemment ne devait jamais être sélectionneur sur cet air-là, se retrouve, à la limite presque au moment où il est le moins légitime après l’avoir été plus que jamais, sélectionneur. On a presque des adjoints qui ont été nommés avant le sélectionneur. Enfin, ça c’est leur problème, mais quel bordel!"
Et quand il fut interrogé sur la présence du talonneur toulousain Peato Mauvaka au sein de la liste des 65 joueurs dévoilée par la FFR en début de semaine en vue de la Coupe du monde, il s’est aussi esclaffé sur la forme. "Ah oui, on n’en avait pas parlé de celle-là. C’est presque à se demander si c’est juste pas administratif. Ils ont tellement peur que le mec n’ait pas le visa s’il doit partir en 48 heures. Nan, mais ça fait bricolo et bimbo (sic), sans déconner (il souffle)…" Avant de conclure sur le potentiel et les progrès à faire de son joueur. Mais aussi de se féliciter du grand nombre de Toulousains dans la liste. "Il y a sept trois-quarts et quatre avants. Quand vous considérez que Aldegheri et Marchand sont blessés, ça récompense de tout ce groupe, de toute l’équipe et surtout de la formation du Stade Toulousain."
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