Mont-de-Marsan dans l’enfer du Top 14

Mont-de-Marsan a décroché son billet pour le Top 14, dimanche en s’imposant face à Pau (29-20). Une issue que les Montois, l’un des plus petits budgets de Pro D2, n’avaient pas prévu et qui leur donne déjà des sueurs froides…

Le stade Chaban-Delmas était vert de supporters palois, ce dimanche, et pourtant, c’est Mont-de-Marsan qui s’est imposé (29-20) devant 23 928 personnes (nouveau record). Les Montois retrouveront le Top 14 la saison prochaine, trois ans après l’avoir quitté. Et ils n’y étaient pas vraiment préparés… « Pour nous, la finale était un bonus, explique Martin Jagr, héros du match avec deux essais. Notre objectif était de jouer les demies. Le capitaine avait dit qu’on allait se battre en finale pour aller en enfer. On va morfler mais ça en vaut la peine. » L’ancien Toulonnais et Bordelais, qui connait sa troisième accession, présente d’ores et déjà le Stade montois comme le (tout) petit poucet de la saison prochaine. Déjà l’un des plus petits budgets de Pro D2 (4,2 millions d’euros), le club du président Jean-Robert Cazeaux partira dans l’élite avec 7 millions en poche.

« La place de Mont-de-Marsan est en Pro D2, abonde le capitaine, Julien Tastet. Arriver en finale était un bonus. On va d’abord penser à la fête qui nous attend avant de réaliser que l’an prochain on va se frotter aux plus grands joueurs du monde. On n’est pas les plus talentueux mais on a un cœur énorme. C’est ce qui nous a fait gagner aujourd’hui. » En plus d’une mêlée forte, les hommes de Marc Dal Maso, qui quittera le club, se sont reposés sur une cohésion non feinte. Plusieurs semaines avant la finale, ils avaient déjà prévus de s’en aller en stage, dès ce lundi, aux Baléares. Avec l’accession en poche, le programme de ces retrouvailles devrait quelque peu être chamboulé. Surtout après la fête prévue ce dimanche soir à l’hôtel de ville.

Prosper : « L’agence de voyage va trembler ! »

« Ce stage prouve qu’on n’avait pas prévu de monter ce soir, sourit Stéphane Prosper. On va pouvoir faire durer la fête pendant quatre jours. L’agence de voyage va trembler pendant ces quatre jours. Ça va être compliqué de gérer 38 mecs fous de joie. » La joie des Montois contraste avec l’abattement des Palois, pour lesquels la montée était un objectif annoncé. La Section repartira pour une sixième saison de suite en Pro D2. « Mont-de-Marsan a géré le match, il n’y a pas photo, reconnait Joël Rey, l’entraîneur palois. Ils ont beaucoup plus d’expérience que nous. On va tout faire pour revenir en finale. » Il signerait dès maintenant pour un chassé-croisé avec leur adversaire du soir. Même si les Montois, déjà promis à la descente, ne se laisseront pas faire. « Le risque existe, avoue Jean-Robert Cazeaux, le président du Stade. C’est un championnat très dur, à une échelle différente de la Pro D2 et dans lequel les équipes sont très structurées. Et on apportera un petit vent de fraicheur. »