XV de France - Parra : "Avec la lacrymo, il fallait se calmer"

En pleine préparation avec le XV de France, Morgan Parra était l’invité de l’Intégrale Sport ce mercredi sur RMC. Le demi de mêlée français a donné son sentiment sur la préparation des Bleus. Il apparait plus déterminé que jamais.
Morgan Parra, qu’est-ce qui vous a marqué pendant la journée passée avec le GIGN ?
L’exercice où il fallait aller chercher un forcené retranché chez lui. Tu te rends compte qu’il faut une grosse communication et de la confiance en ton coéquipier pour pouvoir aller chercher un forcené chez lui. C’était vraiment impressionnant. Nous étions par six et je pense que la moitié était tuée dès le premier passage.
Ils n’ont pas fait semblant, puisqu’apparemment, il y avait du gaz lacrymogène…
Oui, c’était dans une pièce où il fallait aller chercher une journaliste dans un sous-sol avec plein de gaz. C’est vrai que tu te dis que sur les tests d’entrée, certains doivent aller chercher des informations dans plein de gaz. On est rentré, tout le monde toussait, crachait, pleurait… C’était horrible.
Ces moments-là peuvent-ils avoir leur importance à la 80e minute d’une demi-finale de Coupe du monde, lorsqu’il faut faire le dernier petit effort ?
Je l’espère, oui. On a appris que la tête peut parfois passer au-dessus du physique. Avec la lacrymo, lorsque nous étions dans le dur, il fallait se calmer pour essayer de reprendre conscience. Et il fallait se dire que la tête était plus forte. On a réussi à passer au-dessus. Ça peut être pareil en match, lors d’une finale, ou à l’occasion d’un match de poule.
Vous l’avez vu venir, cette journée commando ?
Normalement, on devait avoir du repos, mais l’objectif est de nous garder toujours en alerte. Et on a été ravi de pouvoir partager ce moment avec eux.
Nous sommes à la moitié de la préparation. Quelle différence notez-vous par rapport à la préparation de la dernière Coupe du monde ?
Je me rappelle des très bons moments de la préparation de 2011, moins des moments difficiles. De là à dire que je suis mieux ou moins bien, je ne sais pas. Après trois grosses semaines en montagne, on a réattaqué fort et on est tous fatigué. Le but est d’avoir le rebond pour le début de la Coupe du monde.
Quels sont vos objectifs dans les deux oppositions à venir contre l’Angleterre ?
L’objectif, c’est de gagner ces deux matches, mais c’est aussi de regagner de la confiance en défense par rapport aux derniers matches. Il faut retrouver une grosse défense, une grosse conquête, pour prendre confiance en nous et pouvoir jouer et marquer. On a deux matches où on peut se lâcher. Ça ne compte pas, il faut en profiter pour prendre confiance.
Ressentez-vous un peu d’appréhension par rapport à une éventuelle blessure à l’entrainement ?
C’est sûr que la blessure est toujours dans un coin de la tête. Mais aujourd’hui, le pire pour un joueur, c’est d’y penser quand tu rentres lors d’une opposition. Il faut se lâcher complètement en espérant que ça n’arrive à personne.
Lorsqu’on a déjà participé à une Coupe du monde, on doit se sentir plus fort…
Oui, on l’appréhende différemment mais toujours avec la même envie et la même détermination. Il est vrai que lorsque c’est la première fois, tu ne sais pas où tu vu vas. Pour ma part, j’ai vécu l’aventure de 2011, donc ce n’est pas nouveau pour moi.
Le XV de France est à la fois une équipe qui doute et une équipe qui a le statut de vice-championne du monde…
Je pense que pour tous les joueurs, les compteurs sont remis à zéro. On repart sur trois matches de préparation, il y aura la Coupe du monde après. Aujourd’hui, on ne parle plus du passé, il faut gagner tous les matches qui vont arriver, dès le début de la Coupe du monde.
Cinq joueurs vont quitter le groupe le, 23 août. Qu’est-ce que cela change dans la préparation ?
C’est sûr que c’est dans un coin de la tête. Actuellement, nous somme six demis pour un nombre de places qu’on ignore encore. Le pire serait que chacun joue sa carte personnelle. On ne pourrait rien en tirer et vis-à-vis du groupe, ce serait très difficile. Je ne pense pas qu’il y ait des joueurs qui se disent lors de exercices : « Il faut finir premier ». Il faut se donner à fond, ne pas tricher vis-à-vis du groupe. Il y aura une liste de 31 joueurs et il faudra l’accepter. C’est la loi du sport de très haut niveau.
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