Quand Boudjellal explose...

La défaite du RCT face à Clermont (0-17) ce samedi à Mayol a fait sortir de ses gonds Mourad Boudjellal. Le président toulonnais a mis en cause la crédibilité de Philippe Saint-André, intronisé sélectionneur de l'équipe de France cette semaine. Il s'en est aussi pris vertement à la Fédération française de rugby.
La cocotte a finalement explosé. Après avoir assisté à l’intronisation de Philippe Saint-André à la tête de l’équipe de France en grinçant des dents, mardi, Mourad Boudjellal n’a pas pris de pincettes, ce samedi. La défaite (0-17) face à une équipe clermontoise très rajeunie et privée de 13 joueurs a été celle de trop. Premier visé ? Philippe Saint-André lui-même. Finie l’entente cordiale entre les deux hommes, place aux salves publiques. « Peut-être que le discours de Saint-André ne porte plus comme il portait avant, s’est emballé le bouillant président toulonnais dans les couloirs du stade Mayol. Si celui qui te dit : ‘’tu seras privé de dessert et tu te couches à 22h’’ n’est plus là le lendemain, tu t’en fous, tu te couches quand tu veux. Là, c’est pareil. Ça veut dire qu’il va peut-être falloir accélérer le rythme. Philippe n’a plus rien à gagner. Je conçois tout à fait une baisse de libido. Moi je l’aurais. »
Mis brièvement au fait de cette sortie publique, « PSA » est d’abord resté bouche bée avant de répliquer… poliment. « J’ai annoncé aux joueurs que j’allais partir il y a dix jours. Le week-end dernier, ils ont bien répondu (le RCT s’était imposé face à Biarritz 30-5, ndlr) mais aujourd’hui… Si mon message passe ou pas ? Le taulier, c’est le président, c’est lui qui prend les décisions. » L’ancien Clermontois a essayé d’en savoir un peu plus auprès des journalistes présents au stade. « Il a dit quoi, Mourad ? Que mon discours ne passait plus ? », a-t-il demandé avant de claquer la porte de son vestiaire. Ambiance.
« La FFR est une république bananière »
Invité de l’Intégrale Sport sur RMC, Boudjellal en a remis une couche. En épargnant cette fois son manager mais en tançant ouvertement la politique de la FFR et de son président Pierre Camou… qu’il a pourtant reçu à Toulon, mardi. « Ce n’est pas la faute de Philippe Saint-André, c’est la faute d’un système poussiéreux, s’est-il ému. Je monte un projet et aujourd’hui je me retrouve à poil avec un entraîneur à qui on a promis l’équipe de France sans aucun respect du droit du travail. C’est une république bananière. Si vous dites non, vous vous dites qu’il y a quand même du pouvoir derrière... Il faudrait qu’on revienne à un Etat de droit. Les problématiques que la Fédé rencontre, ce n’est pas en les refilant aux clubs qu’elle les règle. » Boudjellal pourrait se séparer plus rapidement que prévu de son entraîneur. S’il a déjà avoué que les dossiers de ses successeurs avançaient, ils devraient prendre du volume dans les jours à venir.
Votre opinion