Racing: Le Garrec, petit Breton et grand espoir

N°1 en Top 14 sur les JIFF (joueurs issus des filières de formation), le Racing 92 s’appuie avec succès sur ses jeunes. Dernier exemple en date, Nolann Le Garrec (18 ans), demi de mêlée plein de promesses.
Quand il vous parle, Nolann Le Garrec lance et rattrape son ballon de rugby sans s’évader une seconde de la conversation. "Je vis rugby, je me lève rugby, je mange rugby, je peux passer de 8h à 20h au club tous les jours sans souci. Je regarde tous les matchs. C’est ma vie", détaille le fils de Goulven Le Garrec, ex-joueur de l’union Bordeaux-Bègles et de Vannes. La maturité du gamin a frappé Laurent Travers, le manager du Racing 92, qui l’a titularisé le 22 novembre contre La Rochelle (6-9), en Top 14, à seulement 18 ans.
Depuis, il a enchaîné 18 minutes contre les Harlequins (49-7) et 40 minutes lors du succès contre Agen (45-10). Une précocité rarissime. Laurent Travers parle d’un "diamant" qu’il faudra polir, d’un potentiel "hors-norme", "d’une éponge en avance par rapport à ce qu’on pouvait attendre". Après Teddy Baubigny, Camille Chat, Jordan Joseph entre autres, le Racing sort de son centre de formation une nouvelle belle trouvaille.
Le visage adolescent mais les ambitions bien affutées, Le Garrec pense vite et voit loin. Capitaine de l’équipe de France moins de 18 ans, titulaire en moins de 20 ans, l’ancien pensionnaire du pole de Tours vient jouer dans la cour de Teddy Iribaren et Maxime Machenaud, avec toujours un œil sur le All Black Aaron Smith, son modèle, pour sa technique et sa gestion stratégique.
Travers: "Une maturité vraiment très intéressante"
Les deux premiers demis de mêlée du Racing ne sont pas avares de conseil pour le jeune Breton. "Je suis assez compétiteur, j’ai toujours voulu avoir plus, aller assez vite même si ici, on prend le temps avec moi, explique-t-il. J’ai toujours envie de jouer le prochain match et de prendre de plus en plus de place dans ce gros effectif, accrocher des minutes puis pourquoi pas débuter les gros matchs." Mission pour Travers et ses adjoints de donner le bon rythme à la marche du demi de mêlée.
"Il a une maturité vraiment très intéressante, appuie Travers. Il a aussi la technique, cette capacité d’analyse très rapide. A lui de faire ce qu’il faut et à nous de lui apporter les outils, pour évoluer et franchir les marches suivantes. Qu’il continue en restant vigilant sur tous les points, en restant humble. Il a ce qu’il faut et l’entourage qu’il faut." Avec son père, Le Garrec débriefe chacune de ses prestations.
Bachelier précoce
Titulaire d’un bac S avec un an d’avance, il est en deuxième année de l’EDHEC, une école de commerce. Le Garrec évolue en 9 depuis cinq ans, après un début à l’ouverture. Contre Agen, il a fait montre d’un sacré coup de godasse. A Vannes, où il a débuté, il bossait déjà ses tatanes pour sortir son équipe de situation d’étranglement. Il lui en reste des cuisses déjà bien maousses, cachées par un bandage rouge: "Je bosse beaucoup mon jeu au pied. En pro, c’est davantage une arme qu’un outil comme ça peut l’être chez les jeunes".
Pas impressionné par les questions ou l’effectif clinquant dans lequel il s’insère, Le Garrec répète qu’il est libéré, qu’il peut jouer sans frein, la tête levée. Pour l’instant, tout réussit à ce pratiquant de golf, sauf le permis de conduire. Mais conduire le pack cinq étoiles du Racing 92 comme il le fait, ce n’est pas donné à tout le monde.
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