XV de France-Le Roux: "On est presque comme des frères"

Bernard Le Roux, avant polyvalent du Racing 92 (30 ans, 33 sélections), était suspendu durant les matchs de préparation du XV de France cet été. Ça n’a pas empêché le staff de le sélectionner, plutôt pour jouer au poste de 2e ligne. Dans un peu plus d’une semaine, face à l’Argentine, il pourrait avoir son mot à dire. En attendant, il savoure le fait d’être au Japon et souligne l’état d’esprit qui anime le groupe France.
Faut-il y voir une sacré marque de confiance de la part du staff de vous prendre cet été pour la préparation alors que vous étiez suspendu pour les matchs amicaux ? Avez-vous tout de même tremblé au moment de l’annonce de la liste ?
Je n’ai pas dormi pendant quelques jours. J’étais un peu stressé. Mais bon, ma suspension était connue dès le début. J’ai fait ce que je pouvais, j’ai bossé très, très dur. Après, c’est le coach qui a fait le choix. Et maintenant, je suis très content d’y être. Je suis vraiment fier d’être ici.
Vous ne vous êtes pas dit que si le staff vous sélectionnait dès le début, ce n’était pas pour rien?
Je ne sais pas. On était un bon groupe, avec plein de talents. Félix (Lambey, qui n'a pas été retenu dans les 31, ndlr) est un super joueur, un bon mec. Il a bien bossé lui aussi. C’est toujours dur, mais ils ont fait leur choix. Et je suis très content d’y être.
Vous avez toujours une pensée pour les six joueurs qui sont sortis de la liste?
Oui, bien sûr. C’est un très bon ami à moi. Je pense à lui. On sait que des choix sont faits, mais pour nous joueurs, ça reste dur et compliqué. C’est nos potes et ils ont bossé très dur avec nous. Tout le monde a envie de jouer une Coupe du Monde.
L’avez-vous contacté?
C’est un peu dur, mais oui, je lui ai envoyé un petit message. Mais pas que lui, on a un groupe de discussions entre joueurs. C’était plutôt dur pour les six qui nous ont quitté, même si on savait depuis le début que ça allait arriver. Mais pendant la Coupe du Monde on va penser à ces six mecs-là. Et on va bosser pour eux aussi.
Vous parlez du groupe, y-a-t-il un état d’esprit particulier entre vous? On se souvient que c’est quelque chose qui avait manqué en 2015.
Ça n’a rien à voir. On est presque comme des frères. On rigole bien entre nous, on ne se fait pas plaisir que sur le terrain. On joue aux cartes, on fait des petits spectacles. Il faut profiter de ces moments. Il y a un grand côté rugby, mais il faut profiter de cette vie entre nous. Depuis des semaines c’est comme si on s’était fait de nouveaux potes. Ça fait plaisir.
Vous faites de petits spectacles?
(Il rigole) oui, chaque jour, avant la séance vidéo, il y a un joueur qui doit raconter une histoire drôle qui s’est passé dans sa vie. C’est un moment marrant pour se détendre l’esprit. Après on passe à autre chose et on bosse dur sur la vidéo et l’entraînement après.
Et quelle est votre histoire à vous?
(Il rigole à nouveau) ah ! je ne peux pas vous dire, ce sont des choses qui restent entre nous (sourire).
"Contre l’Argentine, le match le plus dur que j’ai eu à faire en Bleu"
Plus sérieusement, le match face à l’Argentine est dans huit jours. C’est dans toutes les têtes?
Notre objectif est de sortir de la poule. Et l’Argentine est donc le premier grand match. On veut bien débuter cette compétition. Donc on bosse pour ça. Je suis sûr qu’on va faire un gros match. On va faire ce qu’il faut. C’est une Coupe du Monde, donc il n’y aura pas de deuxième chance. Il faut gagner les matchs.
Il y a toujours des matchs accrochés entre les deux nations…
Oui, c’est toujours un match particulier. Ça tape dur! Je me rappelle le match que j’ai fait contre eux (le 22 novembre 2014, défaite 18-13). Et de toutes mes sélections, c’est le match le plus dur que j’ai eu à faire. Physiquement, c’est très dur contre les Argentins. Donc on est préparé pour ça. Voilà.
En tant que 2e ligne vous concernant alors?
Je peux jouer les deux postes, où ils veulent. Mais plutôt en 2e ligne oui. Ça fait un moment que j’alterne entre 2e et 3e ligne, ce n’est pas gênant. Je suis bien installé à ce poste.
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