Vaultier : « Miraculé et éclopé »

Revenu de nulle part après sa rupture des croisés en décembre dernier, Pierre Vaultier était sur son petit nuage, après son titre olympique surprise acquis en snowboardcross. Le Français se pinçait toujours pour y croire.
Pierre, personne n'aurait misé sur ce titre olympique !
C’est assez incroyable ! C'est du ressort du miracle. J’ai passé deux mois dans mon lit d’hôpital, puis dans mon canapé et en rééducation. C’est assez atypique pour un bonhomme qui remporte une médaille d’or. C’était le pari très osé que j’ai relevé avec toute mon équipe médicale et technique. Ça paie et c’est tout bénef'. Ma chance, ça a été de ne pas me faire opérer. A force de travail, de rééducation, de mauvais moments difficiles aussi, mon genou m’a laissé l’opportunité de venir ici. Avec un état d’esprit complètement différent de celui qu’on doit avoir en arrivant aux Jeux Olympiques.C'était comme dans un rêve ?
Je me suis vendu du rêve à moi tout seul. C’était incroyable. Je suis simplement miraculé et en plus, doré. Un miraculé et un éclopé ! Je boite, j’ai une attelle. Autant d’éléments qui ne m’ont pas mis de pression en arrivant ici. Je suis donc arrivé la tête froide, et j’ai fait le boulot.
Où avez-vous trouvé ces ressources, vous qui étiez au fond du trou fin décembre ?
Il n’y a pas de solution miracle. Je suis arrivé là en outsider, loin du leadership. Ca m’a probablement beaucoup aidé, je n’avais pas de pression de leader. J’étais relax, j’ai fait mes runs les uns après les autres, et ça a été très souriant.
Vous réalisez ou pas encore ?
Champion olympique… Un mot bien étrange, pour moi. J’ai décollé sur le dernier saut, je crois que je n’ai pas encore atterri. C’est une consécration assez incroyable. J’avoue que je ne réalise pas. Et puis, parce que je suis quelqu’un de sérieux, il y a certainement cette intériorisation qui m’empêche de dire : « I’m the king ! ».
Aviez-vous quand même imaginé l'impossible, à savoir ce titre olympique ?
Je ne l’avais pas du tout imaginé. J’avais déjà dépensé tellement d’énergie ne serait-ce que pour déjà atteindre Sotchi… Décoller de France pour mettre le pied ici, c’était déjà incroyable. Mon potentiel était amoindri par cette blessure, je voulais juste donner mon maximum. Mais pour être honnête, aujourd’hui, j’ai eu peu de séquelles, peu de douleurs.
A quoi pensiez-vous avant de vous élancer en finale ?
Au départ, je voulais rester dans le tunnel, être concentré sur l’évènement et le parcours. L’important était de ne pas provoquer de sur-blessure. J’avais juste la volonté de bien faire les choses et de ne pas hypothéquer mon parcours.
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