Patinage artistique: quelle suite pour Papadakis-Cizeron après leur nouveau sacre mondial?

Triples champions du monde, quadruples champions d’Europe et vice-champions olympiques à seulement 22 et 23 ans, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron n’ont (déjà) plus rien à prouver. Sauf qu’il leur manque cette sacro-sainte médaille d’or olympique. D’où la volonté évidente des Français de continuer à danser avec le désir tout aussi évident de sans cesse se renouveler.
Diane Towler et Bernard Ford. Ces deux noms ne vous disent probablement pas grand-chose. En 1968, à Genève, les danseurs sur glace britanniques étaient devenus triples champions du monde à 21 et 20 ans. Depuis cinquante ans, personne n’a atteint un tel niveau de précocité dans la discipline (qui n’est cependant pas un record, les Tchèques Romanova et Roman ayant conquis leur troisième or mondial en 1964 à 18 et 21 ans). Ce week-end à Milan, les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron s’en sont approchés en décrochant un troisième sacre planétaire à seulement 22 et 23 ans. Une performance inédite depuis un demi-siècle dans cette discipline si particulière qu’est la danse sur glace.
There was no better way to end the season for us! A 3rd World gold medal 🥇 with world records on… https://t.co/w7UERYXmSr
— Guillaume Cizeron (@GuillaumeCIZ) 25 mars 2018
Se pose alors inévitablement la question de l’avenir de ce duo en or qui a déjà (presque) tout gagné, si jeune. Trouvera-t-il la volonté, la motivation de continuer sa quête? Justement, la question trouve sa réponse dans le "presque". Car le mois dernier, à Pyeongchang, la paire tricolore n’a pris "que" l’argent olympique. Mais devenir les rois de l’Olympe reste bel et bien le but ultime. "C’est évident qu’ils vont continuer", confirme, depuis Milan, Romain Haguenauer, l’entraîneur des Français. Et sans aller jusqu’à évoquer Pékin 2022, le technicien se projette bien sur une nouvelle olympiade: "Gabriella et Guillaume resteront un peu la cible des concurrents pour les quatre années à venir donc il faut travailler, se remettre en question et évoluer."
Papadakis: "Il faut savoir épicer un peu tout ça"
"Evoluer", le mot est lâché. Au sortir de quatre années très chargées (surtout la dernière), Papadakis et Cizeron ont l’envie de continuer, mais pas de la même façon. Histoire de garder intactes motivation et volonté de repousser leurs limites. Sinon, à quoi bon? "Oui, c’est sûr qu’on va essayer d’innover, confirme le patineur de Montbrison. De garder l’inspiration; il faut toujours innover un petit peu. C’est une nouvelle page qui se tourne. Le règlement évolue aussi donc il y a de nouveaux éléments qui arrivent, d’autres qui s’en vont. Ça va nous permettre de laisser aller notre créativité." Son partenaire acquiesce: "Toutes les années se ressemblent si on fait toujours la même chose donc il faut savoir épicer un peu tout ça."
Krier (DTN): "Marquer la danse et la révolutionner"
Défricher, sortir des sentiers battus, tracer un nouveau sillon, voilà l’idée au moment de se projeter sur les quatre prochaines années. Et la Fédération valide le projet. "Je crois surtout qu’ils vont pouvoir faire ce dont ils ont envie et pousser encore plus les limites de cette danse sur glace, souligne Katia Krier, la directrice technique nationale chargée de l’artistique. Leur volonté première, c’est de marquer la danse et de la révolutionner. Ils sont suffisamment ambitieux et talentueux pour ne pas se confiner à des choses qu’ils savent déjà faire." Première piste de travail: pimenter notamment un programme court qui aura pour thème imposé le tango… Et qu’on se le dise, Roxanne de Moulin Rouge c’est vu et re-revu! Ils vont trouver mieux, forcément mieux.
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