Ski: "On ne l’oubliera jamais", témoigne Théaux après la disparition de Poisson

L’équipe de France de descente a repris la compétition ce week-end à Lake-Louise (Canada) près de deux semaines après le décès à l’entraînement de David Poisson. Adrien Théaux a commenté ce retour teinté d’émotion.
La décision de venir à Lake Louise était donc la bonne...
Si on attendait trop longtemps, cela allait empirer, c'est comme quand on se met une boîte (une lourde chute), il faut vite remonter sur les skis, tout de suite, sinon il y a pas mal de petits blocages qui se mettent en place. C'était bien pour se remettre dans le bain, on avait peur de tergiverser à la maison, retrouver tout le monde ici nous a fait le plus grand bien, surtout qu'en descente, on est une grande famille, toutes les équipes ont été super avec nous. Cela a été compliqué au niveau des émotions, en particulier lors des courses. Il y a la pression de la course, c'est le début de la saison, on veut savoir où on en est, tout ce qu'on ressent d'habitude, et en plus il y a eu l'accident. Sachant que David était un énorme compétiteur, cela nous a rappelé plein de souvenirs, ce n'était pas simple à gérer.
Avez-vous ressenti une angoisse au moment de remettre un dossard, même à l’entraînement?
Pas pour ma part, je n’ai jamais eu de blocage. A partir du moment où l’on est remonté sur les skis, je n’ai pas eu la moindre peur.
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Prendre le départ avec un dossard avec le nom de David, cela représentait quoi pour vous?
On le savait, on s’y était préparés heureusement. En descente, on nous donne les dossards cinq minutes avant. Si on ne l’avait pas su, cela aurait été compliqué. C’est un hommage magnifique.
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Vous vivez tous ensemble à l’année, on imagine que cet événement vous a rapproché encore plus…
On est déjà hyper proches. Il y a un peu pudeur pour pas mal là d’entre nous. On s’est dit des choses, c’était important. On n’avait pas nos hauts et nos bas en même temps. Pleurer devant les autres, ça ne m’était jamais arrivé.
Malgré le drame et le manque d'entraînement, vous vous êtes classé 7e de la descente samedi et 15e du super-G dimanche...
Skier nous a vraiment fait du bien, c'est ce qu'on avait demandé assez rapidement, c'est ce qu'on sait faire de mieux, c'est là où on a tous nos repères, on avait besoin de cela. Après le premier jour de ski, j'ai dit aux coachs que je voulais venir ici et que je voulais venir pas pour simplement skier mais pour jouer devant. Cela nous a permis d'avancer, de remonter la pente après des hauts et des bas. Cela ne veut pas du tout dire qu'on n'oublie Kaillou (le surnom de David Poisson), on ne l'oubliera jamais.
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