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UFC 261: Usman terrasse Masvidal et construit un peu plus sa légende

Jamais mis KO depuis ses débuts à l'UFC, la superstar Jorge Masvidal a fini par tomber avant la limite lors de son vingtième combat dans l'octogone: le champion des welters Kamaru Usman l'a encore battu ce samedi soir à Jacksonville (Floride) lors de l'UFC 261, cette fois avec la manière via une terrible droite qui l'a éteint, pour conserver sa ceinture. Le Nigérian, désormais seul détenteur de la deuxième plus belle série de victoires dans l'histoire de l'organisation américaine, est au sommet de son art.

Il avait annoncé vouloir "briser la volonté" de Jorge Masvidal et le terminer "de façon encore plus nette pour ne laisser aucune place au doute". Mission accomplie. Huit mois et demi après avoir déjà battu le combattant américain d'origine combaine sur décision unanime lors de l'UFC 251, au terme d'une domination de bout en bout ou presque, Kamaru Usman a remis ça ce samedi soir à Jacksonville (Floride) lors du combat principal de l'UFC 261. Mais cette fois, et devant la première salle comble dans le sport professionnel depuis le début de la pandémie de Covid, un public bouillant et en amour devant le local Masvidal, il y a mis la manière.

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Un terrible KO dès le deuxième round, suite à un "cross" terrifiant de sa droite qui laissait "Gamebred" sans défense au sol, le premier subi par Masvidal en vingt combats et huit ans à l'UFC (il avait seulement été mis une seule fois TKO plus tôt dans sa carrière, en juin 2008). Le Nigérian, qui défendait son titre pour la quatrième fois avec un certain Francis Ngannou dans son coin, était déjà une machine à lutter et à asphyxier son adversaire au sol. Mais ses progrès dans le striking sous les ordres de coach Trevor Wittman, avec lequel il préparait son troisième combat, étaient évidents depuis sa démonstration sur Gilbert Burns en février. Ils sont une réalité de plus en plus concrète avec cette victoire sur Masvidal.

Après un premier round prudent des deux côtés mais où il avait su prendre l'avantage en profitant de la première ouverture pour s'offrir uin takedown et travailler au sol, Usman aura vite éteint la lumière de son rival. Net et sans bavure, comme il le souhaitait, avant de laisser la ceinture sur la taille de son papa qui a longtemps suivi sa carrière dans les murs d'une prison.

Avec ce KO qui restera dans les mémoires, "The Nigerian Nightmare" signe un quatorizème succès en autant de combats à l'UFC, la deuxième plus longue série de victoires de l'histoire de l'organisation derrière les seize de la légende brésilienne Anderson Silva. Au sommet de son art, de plus en plus complet, il offre des arguments à ceux qui souhaitent le placer numéro 1 du classement pound-for-pound (toutes catégories confondues) de l'UFC.

Covington à l'horizon

Et le débat pour connaître l'identitié du "GOAT" (le meilleur de tous les temps) entre celui qui a "nettoyé" sa catégorie et une autre légende, Georges St-Pierre, est de plus en plus légitime, même si le Québecois garde une longueur d'avance avec ses neuf défenses (et plus de 2000 jours) sur un seul règne (son deuxième). Il semble surtout plus fort et terrifiant que jamais, avec l'ancienne étiquette d'un combattant peu spectaculaire qui ne finissait pas ses adversaires qui s'efface derrière trois KO (Covington, Burns, Masvidal) sur ses quatre dernières sorties, et ça fait peur pour la concurrence.

La suite? Si certains rêvent de voir Khabib Nurmagomedov sortir de sa retraite pour un défi de combattants invaincus à l'UFC, ce qui semble difficile à imaginer d'autant que le Nigérian a toujours dit qu'il ne voulait pas affronter son "frère" Khabib en raison du "respect mutuel" entre eux, elle annonce de nouvelles retrouvailles, avec l'Américain Colby Covington, son meilleur ennemi, déjà battu par TKO pour sa première défense de titre en décembre 2019 et confirmé comme prochain challenger par le patron exécutif de l'UFC Dana White. Une perspective intriguante puisque Covington est sans doute l'adversaire qui l'a mis le plus en difficultés ces derniers temps.

Masvidal, lui, aura du mal à retrouver une chance mondiale tant que le Nigérian restera champion (même si tout peut arriver avec un combattant à la notoriété aussi grande que la sienne) mais ne manquera pas de possibilités, avec par exemple un Nate Diaz (qui combat Leon Edwards mi-mai) pour une revanche du combat pour le titre "BMF" ou encore son frère Nick (qui espère faire son retour dans les mois à venir) voire à terme un choc de superstars ultra populaires avec Conor McGregor.

Et si jamais Usman venait à perdre sa couronne contre Covington, ancien partenaire d'entraînement de "Gamebred" devenu son grand rival via médias interposés, Masvidal pourrait peut-être vite revenir dans la course pour la ceinture. Mais il y a une chose qu'il n'aura jamais plus: celui qui reste sur deux défaites, série qui pourrait entacher son image si elle continue un peu trop longtemps, a désormais été mis KO à l'UFC. L'ouragan Usman, qui risque de continuer à faire tomber du monde sur son passage même s'il a récemment évoqué l'idée d'une retraite précoce, est passé par là.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport