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UFC: Usman trop fort pour Burns, une revanche accordée à Masvidal?

Mis en difficulté au premier round, Kamaru Usman s'est bien repris pour terminer son ancien partenaire Gilbert Burns par TKO au troisième round ce samedi à Las Vegas dans le "main event" de l'UFC 258. Toujours invaincu à l'UFC, où il compte désormais treize victoires de rang, l'incontesté champion des welters a ensuite ouvert la porte à une revanche accordée à Jorge Masvidal, qu'il avait battu en juillet dernier.

Ils avaient tous les deux dit qu'ils savaient ce qui allait se passer. Et c'est le champion qui a eu raison. Mais non sans trembler. Opposé à son ancien partenaire d'entraînement Gilbert Burns, avec qui il avait partagé des séances de sparring pendant huit ans, Kamaru Usman a rappelé à son ami qui était le patron des welters ce samedi soi à Las Vegas avec une victoire part TKO au troisième round du "main event" (combat principal) de l'UFC 258.

Une treizième victoire de rang pour le champion incontesté des welters qui lui permet de battre le record du genre de la catégorie à l'UFC, jusque-là détenu par la légende Georges St-Pierre, et qui le place au deuxième rang dans l'histoire de l'organisation, à égalité avec habib Nurmagomedov, Jon Jones, Demetrious Johnson, Max Holloway et GSP (série avec un combat chez les moyens pour ce dernier).

"Un autre animal"

Il a pourtant un peu tremblé, Kamaru. Parti dans un gros rythme, Burns s'est adjugé le premier round avec plusieurs coups qui ont fait mouche dont une droite qui envoyait le champion au sol. Une première reprise marquée par un long moment où le challenger restait au sol, grande spécialité de ce quadruple champion du monde jiu-jitsu brésilien, pour tenter d'y attirer son adversaire alors que ce dernier restait debout et l'empêchait de se relever trop facilement.

A l'issue de cette première reprise, le coin du champion (qui semblait avoir anticipé le gros début de combat du Brésilien) lui indiquait de plus utiliser son jab. Et le Nigérian de reprendre la main avec une deuxième reprise où il envoyait Burns au tapis et se trouvait à deux doigts de le terminer avec une série de coups dévastateurs contre la cage. Le challenger parvenait à "survivre" mais le vent avait tourné. Il ne fallait alors pas longtemps à Usman pour renvoyer Burns au sol d'un puissant jab peu après l'entame du troisième round et finir le travail avec une furie de coups qui obligeaient l'arbitre, Herb Dean, à intervenir pour mettre fin au combat.

Alors que son ancien partenaire d'entraînement pleurait au milieu de la cage, inconsolable d'avoir raté l'opportunité devant lui, le champion pouvait parader: "Qui va prendre quoi à qui?" Un thème repris au micro de Joe Rogan quelques minutes plus tard, et après un moment dans les bras de son ancien partenaire d'entraînement: "Je suis un autre animal quand je suis dans la cage. Son gros début de combat? C'est comme ça que la plupart de nos sparrings se passaient. Il a beaucoup de puissance pour un ancien léger et il peut coucher n'importe qui. Quand il m'a mis au sol, je me suis dit qu'il fallait se mettre au boulot. C'est mon frère, je l'adore, mais c'est ma cage, peu importe si c'est un ami en face. J'ai quelque chose qu'il veut me prendre et il n'y a plus d'amitié. Je suis le meilleur au monde pour une raison. Mettez du respect sur mon nom!"

Il le mérite bien. Aucun doute: Kamaru Usman, qui signe là sa troisième défense victorieuse de la ceinture, est le meilleur welter de la planète UFC. Avec ses performances, son nom devient même de plus en plus légitime dans une conversation sur les meilleurs welters de l'histoire. Surtout s'il se met à "terminer" les adversaires (deuxième TKO en trois combats après Colby Covington), défaut souvent pointé pour celui qui avait pris l'habitude de longues dominations peu spectaculaires à voir dans l'octogone. Son "run" devenu règne chez les welters va continuer et on a hâte de voir jusqu'où. Les seize victoires de rang d'Anderson Silva, record historique de l'UFC, peuvent trembler.

Le rêve d'un choc contre Khabib

Prochaine étape? Elle pourrait se nommer Jorge Masvidal, le "BMF" de l'UFC battu par Usman en juillet dernier dans un combat qu'il avait accepté quelques jours avant seulement (en remplacement de Burns, touché par le Covid). Ces derniers jours, Masvidal avait expliqué qu'il arracherait la tête du Nigérian s'il pouvait avoir un camp d'entraînement complet pour se préparer. A priori, l'idée ne déplaît pas au champion qui lui a répondu après sa victoire: "Je te donnerai ce camp complet. Mais je garantis que tu ne signeras pas le contrat. Je vais te terminer. Monte avec moi dans la cage et tu verras."

La perspective est alléchante, notamment sur le plan financier avec un Usman qui n'a pas oublié que leur premier affrontement avait vendu 1,3 million de pay-per-views (essentiellement grâce à Masvidal) et que le champion a des points de PPV dans sa rémunération. Mais on rêverait de voir autre chose: Khabib qui sort de sa retraite pour enfin monter dans la catégorie au-dessus et défier Usman, autre champion dominant, pour tenter d'atteindre 30-0 en carrière en raflant une deuxième ceinture. Les deux sont à treize victoires sans défaite à l'UFC, avec pour chacun trois défenses de sa ceinture. Avec un tel choc, une des deux séries prendrait fin. On signe où pour convaincre Khabib et voir ça?

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport