Open 13: La folle ascension d'Ugo Humbert (à un match d'imiter Federer)

Révélation française, Ugo Humbert a manqué de fraîcheur et d’expérience en demi-finale de l’Open 13 face au rusé Mikhail Kukushkin (6-4, 6-4) qui l'a privé de marcher dans les pas de Roger Federer. Mais sa progression est juste vertigineuse. Il était 331e il y a un an. Il sera aux portes du Top 60 lundi.
Même s’il ignorait probablement la référence, Ugo Humbert aurait adoré marcher sur les traces de Roger Federer. C’est en effet à l’Open 13, en 2000, que le Suisse - alors âgé de 18 ans - avait atteint sa première finale sur le circuit ATP. Humbert, deux ans plus vieux, devra attendre encore quelques temps. Au vu de son caractère, ça ne devrait pas tarder.
"C’est le métier qui rentre, c’est un match qui va beaucoup m’apprendre pour la suite de ma carrière", a-t-il déclaré d’emblée après sa défaite en demi-finales, samedi, face au Kazakh Mikhail Kukushkin (6-4, 6-4). "C’est une expérience supplémentaire, comme j’en ai déjà eue." Et le protégé de Cédric Raynaud, qui le couve depuis cinq ans, a l’habitude de retenir les leçons. Il y a pile a un an, Humbert s’envolait pour le Canada pour aller disputer un Future, la troisième division du circuit.
Il ne se fixe "pas de limites"
"Je devais être 320 c’est ça? 331e? Ah, je n’étais pas loin." Lundi, au prochain classement ATP, il sera 63e mondial. "C’est dans la continuité du projet, ça progresse bien", analyse-t-il avec un petit sourire. Le garçon, bien élevé par des parents commerçants à Metz, n’a reçu que des compliments à Marseille.
Sébastien Grosjean, le nouveau capitaine de Coupe Davis, a suivi en tribune son premier tour et l’a convié à un petit rassemblement sur terre battue début avril. Quant à Jean-François Caujolle, le patron de l’Open 13, conquis par la patte gauche du Lorrain, il l’a découvert à Marseille et n’a pas hésité à déclarer vendredi lors du Super Moscato Show que c’était un potentiel futur vainqueur de Grand Chelem.
Il va juste falloir qu’il s’étoffe physiquement car sa maman révèle qu’il ne pèse que 72 kilos. Longtemps à l’infirmerie à l’âge de 12-13 ans en raison de problèmes de croissance, Humbert avale les obstacles avec gourmandise et ambition. Il a dépassé ses camarades de promotion, comme Geoffrey Blancaneaux, pourtant vainqueur de Roland-Garros juniors en 2016.
Quand il affirme qu’il "ne se fixe pas de limites", c’est dit sans forfanterie, avec une voix douce. Après une période de repos, il va bientôt découvrir le site d’Indian Wells, pour jouer les qualifs du Masters 1000 californien. Il s’y rendra sans son coach Cédric Raynaud qui, lui aussi, a besoin d’une petite coupure après cette période sans répit. Mais tellement fructueuse.
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