Sa médaille d’argent des mondiaux à Doha en janvier sur le 10km dernier qui s'est jouée sur le dernier passage de bouée résume bien Marc-Antoine Olivier. Un nageur à la science de l’eau libre innée. Des nerfs et un mental d’acier. Longiligne et léger, il est celui que l'on repère de suite dans le fracas d'un peloton d'eau libre avec sa technique et sa position très haut sur l'eau.

Le nageur originaire de Denain dans le Nord décroche à 20 ans seulement la médaille de bronze aux Jeux de Rio en 2016, au lendemain du psychodrame de la disqualification d’Aurélie Muller sa coéquipière d’entraînement à l’époque. Sous les ordres de Philippe Lucas pendant six années, il va accumuler les victoires en coupe du monde et les podiums internationaux. Marc-Antoine Olivier s’est fait tatouer la skyline de Rio avec le Corcovado sur le pectoral gauche, et s’imaginait certainement graver un souvenir indélébile de Tokyo en 2021. Mais le Français passe à côté du rendez-vous olympique au Japon et termine 6e du 10km.

Une déception et une rupture avec Philippe Lucas. Marc-Antoine Olivier prend la direction de l’Italie où il s’entraîne à Ostia sous les ordres de Fabrizio Antonelli. Sanctionné par la fédération française de natation suite à des "comportements inappropriés avec le staff de l’équipe de France", le Français rate les Mondiaux de Fukuoka en juillet 2023 et la première occasion de se qualifier pour les Jeux de Paris. Une qualification qu’il arrache en début d’année aux Mondiaux de Doha dans des conditions rocambolesques. Débarqué au Qatar sans savoir s’il serait autorisé à prendre le départ après une audition devant le tribunal arbitral du sport pour trois "no-show". Finalement au départ du 10km, il réalisera un modèle de course en grillant la priorité à ses concurrents sur le passage de la dernière bouée et dans le sprint final pour décrocher une deuxième médaille d’argent mondiale sur la distance olympique. A l’expérience, et avec des nerfs d’acier.