Puissance et sérénité, un pilier pour l’équipe de France d’endurance
Elle grandit dans une famille tout à fait sportive, mais pas cycliste, à l’exception de son parrain qui vivait éloigné et avec qui elle ne pouvait donc pas rouler. Papa pratique l’athlétisme et Maman le ski, tous deux « plutôt à haut niveau. » Marion, son frère et sa sœur sont, si ce n’est obligés, sérieusement encouragés au sport. Elle commence donc par la danse moderne, qu’elle poursuivra jusque ses 15 ans. En parallèle, elle skie et, à 8 ans, ajoute le cyclisme à sa palette sportive. Ayant passé toutes ses étoiles et chamois, la voilà confrontée à la question de la compétition : ski ou vélo ? Logistiquement parlant, il est impossible de courir les deux lièvres à la fois. « Je pense que, plus que le goût car j’adore aussi le ski, c’est l’esprit de compétition qui a guidé mon choix, dit-elle aujourd’hui. C’est à vélo que je me sentais la plus apte à gagner. » Au tout début, elle a rêvé de s’inscrire à l’athlétisme, « un peu pour faire comme papa. » Mais à Pontcharra, le jour de la fête des sports, il n’y a plus de place au club. Le stand d’à-côté est celui du club cycliste et, pour l’amadouer, c’est une sorte d’offre d’essai qu’on lui propose : « Fais un entrainement et une compète. Après ça, si tu as aimé tu prends ta licence. Et si ça ne te plaît pas, tu pourras te rétracter. » L’anecdote fondatrice est ici. Au départ de la course on lui conseille de suivre les grands, et au sommet d’une côte la confusion l’incite à passer sous une rambarde pour couper un virage. Première fille à l’arrivée, elle est néanmoins déclassée. Ainsi, vexée, c’est pour remettre les pendules à l’heure et montrer ce dont elle est capable à la course suivante, qu’elle prend sa première licence. Alors, les « challenges des journées populaires » consistent à s’aligner successivement sur une course route, une course VTT, une épreuve trial. Il faut savoir tout faire, et elle se met en tête de gagner toutes les manches. Par ailleurs, comme elle craint un peu de « frotter » en peloton, on lui conseille de s’essayer à la piste, selon l’argument qu’une aisance moyenne sur la piste vaut une aisance totale dans un peloton de routiers. On lui force donc un peu la main à nouveau, mais on fait bien. D’abord elle est très effrayée. Mais elle passe pourtant la qualification aux épreuves jeunes des Six Jours de Grenoble, et elle y gagne un scratch. De quoi prendre confiance. Elle commence à s’entrainer avec Magali Humbert et Jean Navarello. En 2013, elle devient championne de France de la course aux points, puis de la poursuite individuelle. En junior elle intègre l’équipe de France, pour ses premiers championnats d’Europe U19/U23 à Anadia en 2014, puis entre au Pôle France de Bourges en fin d’année. Les résultats internationaux suivront immédiatement. Elle dit toujours souffrir d’une certaine appréhension sur la piste, et devoir y travailler. « Surtout en Madison. D’autant que, on ne va pas se mentir, chez nous les filles, les courses de Madison c’est un peu la jungle. Je prends sur moi, je fais beaucoup d’analyse vidéo, etc. » Au fil des années, elle est devenue le pilier de la poursuite par équipes française coachée par Sam Monnerais. Sa puissance et ses longs relais comme sa sérénité soudent le groupe. Ses rêves à elle n’ont pas changé sont toujours les mêmes. Ils ont la forme d’une médaille olympique et d’un maillot arc-enciel. Dans quelle discipline ? « La poursuite par équipes, c’est la plus belle pour moi. Ça fait des années qu’on se bat et qu’on progresse pour atteindre le plus haut niveau ensemble. C’est une fusion entre nous. Les émotions partagées sont les plus grandes. »
Médailles attendues




( *Médailles espérées selon la société de pronostique Gracenote )
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