Un dernier tour de piste doré ?

Il ne risquait pas d’y échapper. C’est son grand-père, Joseph Cigano, coureur professionnel dans les années 50, qui le met en selle. Très tôt. Sitôt que ses parents ont l’habitude de dire qu’il savait faire du vélo avant de savoir marcher. À 4 ans, il fait de grands débuts à l’école de vélo de La Réole : on est en octobre, les feuilles mortes recouvrent la route, dissimulant un nid-de-poule qui lui vaut de faire un soleil. « J’ai dit à mon grand-père que le vélo, c’était fini, que je ne voulais plus y retourner. » Deux semaines plus tard il était à l’école de cyclisme du club de Langon (devenu VC Sud-Gironde). Sur les premières compétitions il est toujours battu par le même concurrent, qui possède un vélo dont les roues de plus grand diamètre lui donnent un avantage. Quand Thomas se voit offrir un vélo de la bonne taille, les succès pleuvent. En minimes il participe à ses premiers TFJC (Trophée de France du Jeune Cycliste). En matière d’éducation cycliste, le VC Sud-Gironde accorde une grande importance à la piste, et emmène régulièrement ses coureurs rouler à Bordeaux. C’est sur piste que Thomas, cadet, obtient ses premiers résultats au niveau national – des podiums en coupe de France. Et en juniors que sa carrière décolle : en 2ème année il décroche 3 titres de champion de France et un de champion d’Europe. Il rentre en Première, au Lycée, quand il intègre le pôle France de Talence. Il tient à poursuivre ses études. Passe un bac S, et intègre une Prépa Ingé – en vue de devenir ingénieur agronome et de contribuer à la prospérité du domaine viticole familial. Mais il court désormais en élite, et il est difficile d’articuler le calendrier des compétitions avec l’emploi du temps scolaire. Il jette provisoirement l’éponge pour se consacrer à son sport. En 2013 il est double champion d’Europe espoirs (course aux points et américaine) et en 2014, en Colombie, il devient champion du monde de l’omnium. C’est son meilleur souvenir, d’autant que sa mère a fait le déplacement. Sur route aussi, ses succès lui valent de passer pro (il quitte le Vendée U pour l’équipe Europcar) en fin de saison. Mais globalement, c’est la piste qu’il préfère, c’est là que son talent éclate. « Sur piste je cours à l’intuition, c’est ludique, c’est rapide. Sur route, il arrive de s’ennuyer, parfois. » Sur les vélodromes il accumule les titres et les podiums – toutes disciplines de l’endurance confondues, c’est 22 maillots de champion de France, et 5 de champion d’Europe. C’est sur la piste olympique qu’il courra sa dernière course : après les Jeux Olympiques, il accrochera son vélo et se consacrera au domaine viticole.

Médailles attendues

By Gracenote
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