Comment Bordeaux veut apaiser les tensions

Willy Sagnol et les joueurs de Bordeaux - AFP
Même si Willy Sagnol n'est pas sur un siège éjectable, la situation est tendue au sein des Girondins de Bordeaux. Après le retour d'Ajaccio houleux, avec l'accueil musclé par les supporters à l'aéroport, le groupe bordelais a mis l'accent en ce début de semaine sur la communication interne pour tenter d'apaiser les tensions. Jean-Louis Triaud s'est sensiblement rapproché du groupe. Présent pour parler aux joueurs et au staff dimanche, le président bordelais était à nouveau à l'entrainement ce lundi matin pour poursuivre les discussions. "Le président souhaite une remise en cause de tout le monde : joueurs, staff et même équipe dirigeante", explique un proche du club.
Parmi les nombreux échanges des derniers jours, les joueurs ont fait leur mea culpa en admettant qu'ils ne donnaient pas 100% sur le terrain. Mais ils ont aussi annoncé à Willy Sagnol qu'ils ne comprenaient pas toujours ses consignes. "A Ajaccio, il nous a dit: « Les gars, on balance tout devant ». On n'a pas compris ce que ça voulait dire. Il souhaitait en fait de longs ballons devant. Mais physiquement, on ne peut pas tenir ce genre de consignes sur tout un match. Il y a une fatigue physique qui s'est accumulée ces dernières semaines", révèle un joueur.
Les joueurs attendent aussi que le staff assouplisse certaines règles de vie, trop contraignantes selon eux vu l'accumulation des matchs. "Certaines règles comme les petits déjeuners ou déjeuners qui étaient obligatoires vont redevenir facultatifs", poursuit un proche du groupe. Les joueurs ont aussi fait part de leur agacement après les sorties médiatiques très offensives de Sagnol contre son groupe. "On aimerait être plus protégé et défendu par le staff", confie un membre du groupe. On veut juste un environnement quotidien plus cool."
La direction ne panique pas
"Il y a peut-être un manque général de maturité, de la part des joueurs et de la part de Willy qui vit sa première saison d'entraineur de club, selon un familier du Haillan. Il doit se rendre compte que ce n'est pas le même métier que sélectionneur (des espoirs)." Au sein de la direction, on refuse de paniquer. "On a quand même réalisé de bons matchs en début de saison, avec les mêmes joueurs et le même entraineur, donc on sait faire. Il faut s'appuyer là-dessus", estime un proche du staff.
Joueurs, staff et dirigeants misent donc tout sur les dialogues en interne pour "crever l'abcès, trouver les solutions et sortir de cette spirale négative". Le déplacement à Sion jeudi en Ligue Europa et surtout la réception de Monaco dimanche devraient révéler si cette communication interne a porté ses fruits.