Riolo: "Une semaine de folie..."

Daniel Riolo - RMC Sport
On a vécu une belle semaine bien pourrie, non ? On va laisser de côté Dortmund, puisqu’on ne sait pas encore vraiment ce qu’il s’est passé. Mais j’ai encore du mal à comprendre comment on a pu jouer le match. Quelle est la limite à ne pas dépasser pour que l’UEFA reporte un match ? Un blessé grave, deux ? Un mort ? Le calendrier et ses potes, les intérêts économiques, ont fait la loi.
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En France, on a donc eu le match à Lyon en Europa League puis le match à Bastia. En Corse, c’était prévu ou annoncé. L’ex-coach Cicollini avait, en effet, déclaré que le retour serait chaud. Ça l’a été. Au-delà de toute la bêtise classique autour de Furiani. L’idée que là-bas, on ne rigole pas, on se fait respecter. Faire l’inventaire des précédents est inutile. On attend la sanction. Celle qui plongera encore les « abrutis » dans leur rôle préféré de victimes.
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Evidemment, j’ai aimé qu’une partie du stade siffle ces « abrutis ». Ça fait du bien. Mais ça ne retire rien à la gravité des faits. Ça n’enlève pas la couche de connerie de ceux qui osent dire que les Lyonnais ont provoqué où je ne sais quelle autre excuse ou honteuses justifications.
Malgré les incidents, on a joué
Les mots ne valent jamais, ne justifient jamais l’acte violent. Si ces « abrutis » pouvaient se mettre ça dans la tête. Parce que sinon, pour une déclaration foireuse d’Aulas, on a le droit à quoi ? Un envahissement de terrain ? Une jambe cassée ? C’est quoi le tarif ? Et non je n’excuse pas les mots souvent absurdes et déplacés d’Aulas, l’attitude d'Anthony Lopes !
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Malgré les incidents, on a donc joué. Sans savoir si la sécurité des joueurs, de ceux qui étaient étrangers à cette folie, était assurée. Toujours les intérêts éco, le diffuseur ? A la pause, c’est reparti. Envahissement et agression. Il va falloir établir une règle claire. Si dans un stade, le club ne peut pas garantir la sécurité, alors on joue ailleurs. On arrête le match. On le reprend à la minute d’interruption. Je pense-là aux récents cas du Metz/OL.
Une folie similaire jeudi
Jeudi autour du match d’Europa League, on a également eu droit à un type de folie similaire. Et là, qu’a-t-on entendu en priorité dans les commentaires ? Que l’OL ne devait pas vendre autant de billets à des Turcs ! Enormité ! Que la France ne sait pas organiser des déplacements de supporters ! Que la police n’a pas fait son travail !
Et à quel moment on parle de la responsabilité de l’individu qui, à un instant, décide de faire usage de violence ? C’est quoi l’idée ? Si un flic n’arrête pas l’acte violent, celui-ci est justifié ? Ou au moins compréhensible ?
Et de là, des émissions, des débats sur les supporters, sur les failles sécuritaires… On entend des sociologues, des « experts en supportérisme » venir faire la leçon, expliquer comment on aurait dû faire. Majoritairement issus de mouvance d’extrême gauche, ces « experts » puent la haine du flic et soutiennent à demi-mot les débordements de supporters en trouvant toujours de bonnes excuses. Oui, ça on ne le dit jamais.
Et quand on nettoie les tribunes, quand on fait vraiment attention à qui on vend les places, on est dans le tout sécuritaire, le foot business. Celui-là même qui a poussé à ce qu’on joue vite le match Dortmund/ASM mercredi. Celui qui fait la pub de son produit en vantant les matches chauds avec des images de fumigènes interdits ?
Alors rien ne sert à rien et le serpent se mord la queue ? Pas faux, mais si on commençait par dire les choses, par appeler les choses par leur nom sans se réfugier derrière les petits intérêts partisans, ça serait déjà ça de gagner. Ça doit s’appeler la responsabilité individuelle…