Paul Pogba sur SFR Sport : "Je pouvais aller au Real ou au Barça, qui étaient intéressés"

Au micro de SFR Sport, Paul Pogba revient sur sa bonne forme du moment avec Manchester United. Le milieu français de 23 ans en profite pour évoquer le Ballon d’Or, Zlatan ou encore José Mourinho.

Paul Pogba, est-ce que vous pensez qu’il y a eu un changement dans votre jeu depuis quelques semaines ?

Non, j’ai toujours bossé à l’entraînement. Avec l’équipe, ça va beaucoup mieux, je pense qu’on a trouvé les automatismes. Je suis peut-être plus en jambes car je n’ai pas eu de préparation comme tout le monde, je suis arrivé après. Physiquement, je me sens très bien, l’équipe va bien. Je ne pense pas qu’il y ait eu un déclic, c’est juste venu.

Votre association avec Herrera et Carrick marche très bien…

C’est vrai, on se complète. Il y a Michael derrière qui va faire le jeu. Je suis un peu plus offensif, un peu plus haut, donc je suis plus près de Zlatan aussi. Il y a Ander qui est là, qui fait le jeu, qui va presser. Je pense qu’on se complète tous les trois.

Quel est votre meilleur poste ?

Moi, j’aime jouer. Je me sens bien partout. Avec tout ce qui s’est passé, avec le transfert, le fait de revenir à Manchester, les gens veulent que je marque, que je sois décisif, parce qu’ils disent qu’à ce prix-là un joueur doit marquer, faire des passes décisives. Mon rôle de milieu de terrain n’est pas de marquer. Je peux être décisif mais j’ai beaucoup de travail. Le travail défensif, faire le jeu… Je dois plus bosser pour l’équipe que penser au personnel. Un attaquant doit plus penser à marquer des buts, il est là pour marquer des buts, c’est son travail. La base du milieu de terrain n’est pas de marquer des buts. S’il peut marquer, c’est un plus. Je dois être décisif dans la récupération, dans le jeu. Je ne me compare pas à un attaquant. Mais quand on est à trois, c’est plus facile pour moi de monter et d’être plus offensif.

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Comment avez-vous vécu votre nouveau statut depuis votre transfert ?

Je suis venu ici car j’ai des objectifs, c’est un gros challenge pour moi. Je pouvais très bien aussi aller au Real Madrid ou à Barcelone, qui étaient intéressés. J’ai choisi de revenir ici parce que je l’avais dans le cœur. J’ai envie de gagner avec Manchester United, je n’ai jamais gagné avec eux. Le prix, je n’y pense même plus. Je suis venu pour jouer au foot.

Y avait-il un sentiment de fierté, de vouloir montrer que vous étiez un grand joueur qui pouvait réussir à Manchester United ?

Je me suis toujours dit que j’allais revenir à Manchester. Car c’est un club que j’aime beaucoup et je n’avais pas fini en fait. Je suis parti car je voulais jouer mais je n’avais pas fini ce que je voulais finir ici.

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José Mourinho est-il parfait dans votre apprentissage ?

Comme on dit, c’est le « Special One », c’est un entraîneur qui m’aide beaucoup, qui peut me faire franchir des étapes. Il a beaucoup d’expérience. J’écoute beaucoup ses conseils quand il me parle, il va me faire avancer dans ma carrière.

Quelle est la phrase que vous entendez le plus souvent dans sa bouche ?

En fait, il me laisse « free », assez libre pour attaquer et pour défendre. Il nous encourage beaucoup car il ne veut pas de laisser-aller. Ce n’est pas un coach qui est beaucoup derrière moi, il nous laisse vraiment libre.

Il y a quelques semaines, il a dit que vous pouviez gagner le Ballon d’Or. En rêvez-vous toujours et pensez-vous pouvoir le gagner ?

C’est un rêve de gosse, c’est quelque chose que tous les joueurs veulent accomplir. Bien sûr que j’ai envie d’être le meilleur, je joue pour ça. Mais, tout ça, c’est du boulot. Je ne dis pas que je vais l’être. Je veux gagner le Ballon d’Or, mais je n’ai pas dit que j’allais le gagner. C’est plein de boulot, c’est du travail, c’est aussi des grosses performances. Aujourd’hui, il y a des joueurs comme Cristiano, Messi, "Grizou" qui ont fait une saison énorme. Surtout Grizou qui, pour moi, a fait une saison exceptionnelle. Il y a beaucoup de joueurs qui peuvent gagner le Ballon d’Or donc c’est du boulot et, après, on verra bien. Mais ça reste toujours mon rêve.

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Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Zlatan ?

C’est un phénomène, c’est un leader. Il aime bien donner des conseils, il est toujours derrière nous. C’est un peu le grand frère de l’équipe. C’est le petit vieux (rires). C’est le plus ancien du groupe avec beaucoup d’expérience, qui a joué avec de grands joueurs, dans de grands clubs. C’est le leader sur et en dehors du terrain. Il a du charisme, il a une personnalité, il dégage quelque chose. Ce qu’il fait, à son âge, est exceptionnel. Et puis il va continuer, il est « fit », ce n’est pas un joueur qui se blesse beaucoup. C’est un joueur exceptionnel. […] Il veut nous faire avancer, il nous donne ses conseils.

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Vous affrontez Liverpool ce dimanche. Que vous ressentez avant d’entrer sur le terrain lors de ce genre de matchs ?

Liverpool... Même quand j’étais en jeune ici, à l’académie, ça commence déjà à 13 ans. C’est quelque chose qui tient à cœur pour les fans, le club, de ne pas perdre. Il y a une histoire dans ce derby donc c’est un match important pour Manchester, pour nous, pour le championnat, pour avancer.

Est-ce que vous croyez encore au titre ?

Bien sûr (sourire). On ne sait jamais ce qui peut arriver. L’an dernier, avec la Juve, on était à moins douze. A la fin de saison, on a fini à plus douze. Les gens disaient que c’était fini la Juve… Tout peut arriver. La saison n’est pas finie, il reste encore beaucoup de matchs donc on continue à penser que l’on peut gagner.

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Est-ce que le souvenir de l’Euro 2016 vous hante toujours ?

Non, pas du tout. C’est du passé, c’est une expérience aussi. Je pense beaucoup plus à la Coupe du monde qui va arriver qu’à l’Euro.

La France sera-t-elle plus forte en 2018 ?

J’espère. Quand on voit les joueurs qu’on a, comment on avance, c’est positif. Donc je pense qu’on sera plus fort.

Mohamed Bouhafsi