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La place de Catalogne, à Paris, transformée en forêt urbaine, le 13 juin 2024.

La place de Catalogne, à Paris, transformée en forêt urbaine, le 13 juin 2024. - BFM Paris Île-de-France

JO 2024: Champs-Élysées, porte de la Chapelle... Que sont devenus les projets urbains annoncés avant les Jeux?

Avenue des Champs-Élysées, porte de la Chapelle, tour Montparnasse, Trocadéro: la mairie avait pris l'engagement que la capitale changerait de visage pour mieux l'adapter aux enjeux du 21e siècle et favoriser son rayonnement international. C'est aussi en ce sens qu'elle a commencé à ériger des forêts urbaines.

À chaque grand projet urbain à Paris, son lot de visuels d'architectes affichant piétons et cyclistes enjoués, verdure galopante et harmonie urbaine. Après l'obtention de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, la mairie Paris s'est engagée dans une politique de grands travaux et en a fait la présentation en grande pompe.

Elle a perçu en cet événement planétaire l'occasion de repenser et embellir la ville avec le double objectif de verdir et piétonniser ses pôles urbains. Car il n'est pas question que de sport avec les JO, il est aussi question de rayonnement et d'"héritage", comme l'avait souligné Anne Hidalgo lors de ses vœux pour l'année 2024.

À l'aube du lancement de la compétition, ces projets ont-ils vu le jour? De l'avenue des Champs-Élysées au Trocadéro en passant par la porte de la Chapelle, les forêts urbaines de la place de Catalogne et de Charonne ainsi que Montparnasse, BFMTV.com fait le tour d'horizon de leur avancée.

• Premier objectif atteint pour les Champs-Élysées

Nous sommes en 1994. Jacques Chirac, alors maire de Paris, conduit un élargissement des trottoirs des Champs-Élysées dans l’idée de les rendre plus agréables pour les piétons. Et puis, "pendant trente ans, on n’a rien vu arriver", résume Jeanne d’Hauteserre, maire Les Républicains (LR) du 8e arrondissement, à BFMTV.com.

Jusqu'au 13 juin dernier. Ce jour-là, les ouvriers bouclent une première phase de travaux, enclenchée en 2022. Depuis, 18 contre-terrasses aux stores vert réséda et à la toile extérieure gris argile s'alignent devant les grands magasins de la partie haute de l'avenue. Elles s’inspirent des "vacheries anglaises", ces préaux destinés à s’abriter en cas de pluie.

"Les terrasses ont été proposées par le Comité des Champs-Élysées à la ville de Paris. Avec Anne Hidalgo, on avait choisi le design", rappelle Jeanne d’Hauteserre, vantant un "concept moderne, avec une identité parisienne" appréciée des commerçants, destinée à rendre plus attractive une avenue boudée par les Parisiens.

Les nouvelles terrasses des Champs-Élysées.
Les nouvelles terrasses des Champs-Élysées. © BFM Paris Île-de-France

Là n’était cependant pas l’essentiel pour la maire de secteur. La priorité était de restaurer les dalles posées à l'époque de Jacques Chirac. C’est à cela qu’a été allouée une partie des 30 millions d’euros contenus dans l’enveloppe des travaux.

Car ces dalles "étaient dans un état épouvantable", de l'avis de la maire d'arrondissement. Elles avaient été à l’origine de nombre d’accidents, "notamment de personnes d’un certain âge". En cause: les racines des arbres. Ces dernières, empêchées de progresser sous terre par le réseau de métro, se sont redirigées vers la surface, déchaussant les dalles.

Il s’agissait également, pour Jeanne d’Hauteserre, de "sécuriser les traversées piétonnes" car "on s’est aperçu que les touristes qui venaient se mettaient en plein milieu de l’avenue pour prendre des photos".

C’est pourquoi des "refuges" ont été installés sur l'asphalte. Dans la même optique, le socle de l’Arc de Triomphe a été élargi et le nombre de voies dédiées aux voitures réduit. La végétalisation n'est en revanche pas tout à fait terminée.

"Reverdir en profondeur", c’est justement l’axe majeur revendiqué par la municipalité pour la seconde phase du chantier. Celle-ci doit démarrer après les JO et s’étaler jusqu’en 2030.

"Une promenade verte s’étendra du Louvre jusqu’à la colline de Chaillot. Des arbres de hauteurs différentes seront plantés, des pelouses et des parterres fleuris seront aménagés. Enfin, piétons, vélos et trottinettes bénéficieront de davantage de place pour circuler", laisse présager la ville.

Le 27 mai, le Comité des Champs-Élysées a remis 150 propositions à la mairie pour "réenchanter" l’avenue, en restreignant la place de la voiture et en revigorant son offre culturelle, en voie de disparition. Dans la même lignée, un comité d’experts mandaté par la ville lui a transmis des recommandations esquissant une place de la Concorde plus verte et plus piétonne.

"Pour l’instant, rien n’est acté", tempère Jeanne d’Hauteserre. "C’est complètement abstrait, il faut des décisions techniques et des décisions financières."

La maire du 8e arrondissement chiffre à 260 millions d’euros ce projet, dont le calendrier pourrait être rapidement percuté par les élections municipales de 2026. L’édile promet, quoi qu’il arrive, d’être vigilante à la programmation des chantiers. Car "quand on voit les impacts sur la circulation des sites olympiques…", souffle-t-elle, sans terminer sa phrase.

Une vue des Champs-Élysées selon le projet de transformation de l'avenue.
Une vue des Champs-Élysées selon le projet de transformation de l'avenue. © PCA-STREAM

• Une Arena porte de la Chapelle

En cette soirée du 12 juin 2024, 8.000 personnes se dirigent à pas certains vers l’Adidas Arena. La pluie fine qui s’abat sur la porte de la Chapelle ce jour-là n’influe sur les plans des fans du Paris Basketball. Pour la première fois de sa jeune histoire, le club de la capitale reçoit l’AS Monaco en finale de Betclic Élite.

Le titre ne sera finalement pas au bout pour le Paris Basketball mais la mobilisation populaire donne un aperçu de ce qu’est devenue la porte de la Chapelle. Plus simplement un lieu que l’on traverse, mais "un lieu où on s’arrête", "où on peut vivre", souligne Éric Lejoindre, maire socialiste du 18e arrondissement, auprès de BFMTV.com.

Depuis les années 50, la porte de la Chapelle était jusqu'à présent une zone de transit. "C’était un quartier qui avait été mis au service du fonctionnement du reste de Paris. Il y avait des grands espaces pour les trains. On y livrait le gaz, on y livrait le charbon."

Quelques transformations s’ensuivent dans les années 2000, avec l’arrivée du tramway, mais le quartier ne change pas radicalement de visage. Ni d’image: il est toujours vu comme en proie au trafic de drogue et à la délinquance. Surprise, donc, lorsqu’Anne Hidalgo annonce durant sa campagne municipale de 2020 vouloir en faire "la plus belle entrée de la capitale" avant les JO.

Les travaux sont conclus à temps: le 11 février 2024, l’Adidas Arena est livrée. Aucun retard n’était de toute manière envisageable, puisque l’enceinte va accueillir les épreuves de badminton et de gymnastique rythmique aux JO.

L'Adidas Arena en mars 2024.
L'Adidas Arena en mars 2024. © BERTRAND GUAY / AFP
Une projection du futur quartier de la porte de la Chapelle en 2020.
Une projection du futur quartier de la porte de la Chapelle en 2020. © Paris en commun

Le chantier urbain, lui, a pris fin mi-juin. "L’idée d’en faire un quartier agréable, ça passe forcément par un accroissement extrêmement important et même impressionnant du végétal", illustre Éric Lejoindre.

Cela passait également par une réduction de la place accordée à la voiture sur cet axe pourtant très fréquenté. Une piste cyclable bidirectionnelle de quatre mètres de large a vu le jour, tandis que les contre-allées ont laissé place à des trottoirs.

Interrogé par BFM Paris Île-de-France en décembre 2023, Emmanuel Grégoire reconnaissait que "les aménagements en soi ne règlent pas les problèmes de sécurité". "Par contre, la réalité, c'est qu'occuper l'espace, et l'occuper positivement, ça permet de limiter les risques de mésusage et de mauvaise occupation", assurait-il alors.

Dans les faits, il semble effectivement que le regard accordé à la porte de la Chapelle change peu à peu. "Les habitants des autres quartiers du 18e qui avaient tendance à éviter la porte de la Chapelle maintenant y vont", appuie Éric Lejoindre.

L’intéressé perçoit un "effet waouh, compte tenu de tout ce qui se savait, s’écrivait, se disait -et n’était par ailleurs pas complètement faux- du quartier. La marche était tellement grande qu’il y a forcément un effet plus fort", relève-t-il.

La deuxième phase de transformation est d’ores et déjà en marche. Une "étude de commercialité sur l’ensemble du secteur" a été lancée. Les résultats tomberont à l’automne.

Le nouveau visage de la porte de la Chapelle.
Le nouveau visage de la porte de la Chapelle. © Guillaume Bontemps / Ville de Paris

• Deux forêts urbaines créées, deux autres en projet

"Forêt urbaine". Le concept s’est popularisé durant la campagne municipale d’Anne Hidalgo en 2020. La maire socialiste de Paris souhaite en ériger en différents points de la capitale.

Conformément aux prévisions, les deux premières forêts urbaines ont été inaugurées en juin 2024. La première se situe place de Catalogne, dans le 14e arrondissement. En l’espace de deux ans, le rond-point bétonné a cédé sa place à un espace de verdure, sur lequel trônent 478 arbres. Coût total des opérations: près de 10 millions d’euros.

La place de Catalogne, dans le 14e arrondissement de Paris, avant sa transformation en "forêt urbaine".
La place de Catalogne, dans le 14e arrondissement de Paris, avant sa transformation en "forêt urbaine". © BFM Paris Île-de-France
La place de Catalogne, en juin 2024, transformée en "forêt urbaine".
La place de Catalogne, en juin 2024, transformée en "forêt urbaine". © BFM Paris Île-de-France

"La ville de Paris anticipe le changement climatique en faisant le choix d’essences indigènes d’Île-de-France favorisant la biodiversité locale mais aussi des essences méridionales plus adaptées au climat de demain", peut-on lire dans un communiqué.

La plantation des arbres sera suivie par celle des végétaux au printemps. La municipalité prévoit sur la place un rafraîchissement de l’ordre de 4°C.

Plus au nord, dans le 20e arrondissement, une forêt urbaine s’est installée dans le quartier de Charonne. S’y trouvait jusque-là une friche ferroviaire, acquise par la ville en 2022.

La forêt urbaine du quartier de Charonne.
La forêt urbaine du quartier de Charonne. © Guillaume Bontemps / Ville de Paris

D’après la municipalité, "le nouvel aménagement du bois de Charonne a ainsi permis la plantation de plus de 7.500 arbres et plants forestiers. Les sols, auparavant goudronnés, sont à présent désimperméabilisés. Aujourd’hui, le nouveau bois de Charonne bénéficie d'une forêt urbaine, ainsi que de clairières et prairies pour profiter de la nature et du frais, se détendre et se promener".

Si l’idée d’implanter des écrins verts de ce type autour de sites comme celui de l’opéra Garnier ou de la gare de Lyon a été écartée pour raisons techniques, deux projets prévus dans le cadre du plan arbre de 2021 doivent émerger après les Jeux olympiques et paralympiques.

Le premier s’étalera sur 1.500m2 au niveau de la place du Colonel-Fabien, à cheval sur les 10e et 19e arrondissement. À BFMTV.com, la mairie assure que "les études sont en cours de finalisation" et que la livraison est fixée à fin 2025. Le projet est estimé à 6,4 millions d’euros.

Le second concerne le parvis de l’hôtel de ville. En 2019, Anne Hidalgo a émis le souhait d’en faire une oasis de verdure. À ce jour, "les études sur le sujet sont en cours de finalisation", relate la ville. Aux dernières nouvelles, le plan se heurtait comme dans de nombreux cas à l’encombrement des sous-sols de la capitale.

• La Tour Montparnasse n'a pas changé de visage

Vu du ciel, le quartier de Montparnasse transpire le béton. La dalle qui enserre la tour éponyme, érigée en 1973, constitue l’"héritage malheureux d’un urbanisme d’un autre âge", concède Philippe Goujon, maire LR du 15e arrondissement, à BFMTV.com.

L’élu est encore premier adjoint de René Galy-Dejean lorsqu’il se dit que le quartier Maine-Montparnasse doit être repensé. C’était il y a environ quinze ans. Rien n’a changé depuis, malgré les projets qui prévoyaient de lui offrir un nouveau visage avant 2024. A l'heure des JO, force est de constater que rien n'a vraiment changé pour la tour, accusée d'être la "verrue de Paris".

La tour Montparnasse date de 1973
La tour Montparnasse date de 1973 © Joel Saget - AFP

Durant son mandat d’adjoint à l’urbanisme (2014-2020), Jean-Louis Missika enclenche une série d’ateliers et de concertations. Le plan est présenté en 2017. La tour Montparnasse doit arborer un nouveau look et le quartier mieux s’inscrire dans son temps, avec davantage de piétonnisation et de verdure. En 2021, la justice donne son feu vert.

À son arrivée au poste d’adjoint à l'urbanisme, Emmanuel Grégoire met cependant le holà sur ce projet, avançant qu'"il n’est pas faisable". "Les propriétaires privés l’ont rejeté étant donné qu’ils étaient à 100 millions d’euros de déficit sur l’opération", retrace Philippe Goujon.

Aujourd'hui, c'est un plan de restructuration du quartier Maine-Montparnasse qui est dans les cartons. L’architecte Renzo Piano est "à la manœuvre", relate Philippe Goujon.

Son envergure est moins "ambitieuse" que celle des moutures précédentes. Néanmoins, "il s’agit de faire des aménagements assez profonds, assez importants, aussi bien d’ailleurs des bâtiments que de la voirie: la place du 18-Juin 1940, la place Raoul-Dautry, la plantation de plusieurs centaines d’arbres, le centre commercial", liste l’élu local. Assez pour redessiner "la physionomie du quartier".

La tour en elle-même restera fidèle à celle qui a été élaborée lors du précédent projet, à quelques détails près. Elle "va baisser de sept mètres par rapport au projet qui avait été envisagé, mais il y a toujours une serre au sommet. Il y a toujours cette tour en deux parties: une partie parisienne à peu près jusqu’au 30e étage et ensuite ça part en forme de tour". Un chantier moyennant plus de 300 millions d’euros.

Le projet retenu pour rénover la Tour Montparnasse.
Le projet retenu pour rénover la Tour Montparnasse. © Nouvelle AOM

Les premiers travaux se joueront à l’intérieur de la tour, où un curage sera effectué. Amiantées, les façades seront ensuite déconstruites et refaites à neuf. Tout cela n’attend plus que les permis de construire modificatifs.

Selon la ville, le coup d’envoi des travaux sera donné à l’issue des Jeux olympiques et paralympiques. L’idée étant de les voir aboutir en 2027. "C’est le calendrier optimiste", pointe Philippe Goujon, habitué aux rebondissements dans ce dossier. Reste que l’intéressé le "soutient à fond": "Je ne veux pas qu’on reste dans cet état-là".

• La refonte du Trocadéro, un dossier au point mort

Le dossier de la refonte des abords de la tour Eiffel possède tous les ingrédients d'une bonne série: des antagonismes, des rebondissements et une issue incertaine. L'un des principaux épisodes survient en 2022.

Au mois de mai cette année-là, Didier Lallement retoque officiellement le projet One, chiffré à 110 millions d’euros. Lancé en 2018, il avait été frappé de plein fouet par la crise sanitaire et reporté. Le préfet de police d’alors juge que le projet entraînera "d’importantes restrictions de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel" et enjoint la ville à revoir sa copie.

La place du Trocadéro sera végétalisée
La place du Trocadéro sera végétalisée © Kathryn Gustafson

En octobre, la municipalité contre-attaque par la voix de son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Exit les "points irritants" au pied de la tour Eiffel, l’élu annonce une mise en œuvre "à 95% du projet One, soit une continuité paysagère du Trocadéro au Champ-de-Mars, fidèle au dessin d’origine, respectueuse du patrimoine, avec moins de voitures et plus de nature".

L’essentiel des travaux doit dès lors s’étaler sur la rive droite, dans le 16e arrondissement. La ville vise une végétalisation et une piétonnisation de la place du Trocadéro, ainsi que la création d’une promenade jusqu’au pont d’Iéna, sur lequel doit s’installer une zone dédiée aux passants, avec des couloirs réservés aux taxis, aux bus ou aux véhicules de secours.

La livraison est encore et toujours promise pour les JO. Mais le projet se heurte à autant de détracteurs, du côté de la préfecture, des élus, des riverains, et peine à avancer.

Cette promesse, "je me réjouis qu’elle n’ait pas été tenue", reconnaît Jérémy Redler, le maire LR du 16e arrondissement. L’édile clame à BFMTV.com son hostilité à la refonte du Trocadéro et du pont d’Iéna. Il avait lui-même saisi le préfet de la question car il craignait un enlisement du trafic routier.

La mairie de la capitale ne semble pas prête à baisser les bras pour autant. Le 6 février dernier, le conseil de Paris a émis un vœu pour que "soit mis en œuvre, dès après les Jeux Olympiques, le projet de piétonnisation et de végétalisation de la place du Trocadéro et du pont d'léna", précisant qu’elle entend engager les travaux "dès le mois d’octobre" pour un aboutissement avant la fin de la mandature.

Laurent Nunez, le successeur de Didier Lallement, a rétorqué qu’il avait "encore des interrogations" sur le projet. Et Anne Hidalgo lui a répondu: "Nous avons revu la copie à plusieurs reprises et je suis même prête (...) à revoir les adaptations".

Selon Jérémy Redler, le calendrier avancé par la mairie de Paris "ne semble pas tenable du tout" et affirme qu’en l’état actuel Laurent Nunez "n’a aucune raison de revenir sur la décision défavorable de son prédécesseur".

Avant d'être élu député et de quitter son poste de premier adjoint, Emmanuel Grégoire, lui, voulait encore y croire. "Nous sommes sur un des lieux les plus renommés de Paris. Ce n’est pas possible de continuer à voir autant de voitures. On espère que le démonstrateur que vont être les JO servira à lever les inquiétudes", soutenait l’élu le 17 juin dans un entretien au Monde.

Au-delà du Trocadéro, il en est convaincu, "tous ces sites hautement symboliques reconfigurés vont donner une image incroyable de Paris. Notre idée est de garder une partie de ces aménagements".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions