UFC Paris 2025: "Gagner, ce n'est pas suffisant", pour ses débuts à l'UFC, Axel Sola veut "marquer les esprits"

Axel, on va enfin pouvoir vous suivre sur RMC Sport avec votre arrivée à l'UFC... 10-0, c'est un bon chiffre pour rejoindre la Ligue des champions des sports de combat?
Oui c'est pas mal, c'est un bon début en tout cas j'ai envie de dire et j'espère faire grandir ce chiffre avec le temps que je vais passer à l'UFC.
En juin dernier, après votre dernière victoire, vous vous demandiez si vous aviez le niveau. Pourtant, on sait que vous trépigniez d'impatience de rejoindre l'UFC... Si ça avait pu se faire plus tôt, vous auriez bien voulu?
Bien évidemment, si j'avais pu y aller à 18 ans, j'y serais allé à 18 ans parce que c'est en combattant au plus haut niveau de compétition qu'on peut monter son niveau au maximum aussi, du moins le plus rapidement selon mon appréciation. J'ai bien conscience qu'à l'UFC, gagner ce n'est pas suffisant. C'est important de marquer les esprits et pour ce faire il faut finir ses combats. Et en juin dernier j'ai gagné, mais par décision. Mon adversaire était très coriace, très bien préparé et du coup j'avais un peu ce petit goût amer parce que je sais que c'est nécessaire de finir ses combats pour aller et rester à l'UFC.
5-0 au Brave, 5-0 à l'ARES... Aldric Cassata se disait que peut-être inconsciemment aussi, il y a une lassitude qui va s'installer...
Peut-être, c'est sûr que l'envie de combattre au niveau supérieur, elle est constamment présente. Du moins, une fois qu'on est champion et qu'on a défendu sa ceinture, la suite c'est forcément ailleurs, dans une meilleure organisation. Donc, j'étais un peu dans cette position. Même si mes adversaires étaient de qualité, et si j'étais resté à l'ARES, que mes adversaires auraient été de qualité et auraient su amener et me proposer un challenge en tant que champion, je ne peux pas m'empêcher de vouloir et d'espérer avoir ma chance de combattre à l'UFC.
Finir ses combats, il y a des similitudes avec Rhys McKee (son adversaire ce samedi, NDLR) qui a surperformé aussi au Cage Warriors (6-0) et pour qui c'est plus difficile derrière à l'UFC. Il a été aussi connu pour être du mauvais côté face à Khamzat Chimaev en 2020. Avez-vous peur que le fossé soit grand?
Je pense que c'est un adversaire entraîné, qui a de l'expérience, et je pense que j'ai toutes les armes pour trouver une solution pour la victoire et pour le finish parce que, comme je l'ai dit, c'est super important. Mais néanmoins, s'il est à l'UFC, c'est qu'il a gagné sa place pour l'UFC, donc c'est un adversaire à prendre très au sérieux.
Est-ce que le gap entre ARES et l'UFC va être la plus grosse marche à franchir pour vous désormais?
C'est sûr que c'est une étape importante parce qu'il faut bien réussir ses débuts à l'UFC, il faut marquer les esprits comme je l'ai dit et donc oui là actuellement c'est la marche la plus importante de ma carrière parce que là, c'est le plus haut niveau de compétition auquel je vais pouvoir participer, la plus grande plateforme sur laquelle un combattant peut espérer combattre. Et donc forcément il est important pour moi de le faire correctement.
Vous êtes souvent un grand -70kg et là vous allez peut-être être un petit -77kg pour cette première face à un homme qui fait 1m88. Est-ce que pour vous qui avez l'habitude quand même d'avoir une distance assez longue, il faut revoir un petit peu les plans?
Clairement là, j'ai un adversaire qui est grand, un peu comme mon dernier adversaire à l'ARES, mais je pense qu'il a une plus longue allonge que Ghiles Oudelha, donc effectivement là, la physionomie de combat va être un peu différente de ce que j'ai l'habitude d'avoir en -70kg.
Vous allez nous faire comme BSD, une première à l'UFC en -77kg avant de passer en -70kg... C'est une certitude déjà?
Certitude, je ne sais pas. Après ce qui est vraiment important pour un combattant, c'est de combattre. Donc si derrière l'UFC aime me proposer des -77kg, en tout cas je sais qu'en une semaine, je peux faire le poids. Donc c'est aussi peut-être un facteur qui peut m'ouvrir des opportunités de combats, pour combattre plus souvent à l'UFC parce qu'effectivement, c'est plus facile de prendre des short notices. Donc je ne sais pas, on verra... Pour l'instant je suis totalement concentré sur le combat à venir parce que c'est une étape très importante.
Je vous ai vu avec Bruno Surace, qui doit faire un bon 90kg en ce moment alors que c'est un petit moyen, en tout cas pas un super moyen en boxe. Est-ce qu'il y avait l'idée derrière de peaufiner l'anglaise ou justement d'avoir des gens corpulents face à soi?
C'était quelque chose de plutôt circonstanciel. Il était à Nice à ce moment-là et on s'était rencontré les semaines auparavant et on s'était dit qu'on s'entraînerait ensemble si l'opportunité se présentait. Elle s'est présentée et c'était super intéressant.
Vous êtes quelqu'un qui parle un français assez léché. Avez-vous toujours fait attention à ça, est-ce que c'est une image que vous avez envie qu'on vous colle à la peau?
Alors pour être honnête, c'était en français que j'avais les moins bonnes notes, donc je ne suis pas particulièrement bon en grammaire ni en élocution. Après quand j'étais à la fac, on était souvent amené à faire des exposés et donc c'est peut-être ce qu'il me reste de ces années-là.
Je vous ai entendu dire que vous ne saviez pas pour combien vous aviez signé. Vous n'avez pas regardé le montant au moment de signer le contrat?
Je sais que c'est 4 combats parce que Aldric (Cassata, son coach) me l'a dit.
Mais c'est important quand même...
Oui mais en fait, les premiers contrats à l'UFC, je crois qu'en passant par les Dana White's Contender Series, c'est à peu près 10.000 dollars et là ça doit être 12-12 (12.000 dollars pour combattre, 12.000 dollars de plus en cas de victoire), ça doit être ça donc...
Vous n'avez toujours pas regardé?
Non, mais je ne m'attends toujours pas à ce que ce soit bien différent de ce que je viens d'annoncer. Par contre, je regarde plutôt le montant du bonus, qui est beaucoup plus intéressant à ce stade-là de ma carrière. C'est pour ça que je suis plutôt concentré sur le combat à venir et sur ce sur quoi j'ai un impact, à savoir mes choix et mes décisions au moment T.
Au Boxing Squad, vous avez beaucoup regardé les combats de Rhys McKee. Est-ce nouveau ou avez-vous toujours été dans la science du combat?
Je pense que la plupart des combattants et la plupart des équipes des combattants observent les schémas que l'on peut identifier chez leurs prochains adversaires. On s'épie, on se regarde, on se rencarde, il y a encore des combattants qui se disent "moi je me base sur mes points forts et je ne veux pas savoir ce qu'il y a en face". Mais effectivement, on s'y aperçoit et on l'a vu depuis ce matin avec les Fighting Nerds qui revendiquent cette scientification du combat, cette segmentation des rounds notamment.
Vous êtes dans une recherche un peu comme ça aussi dans le Sud?
Je pense pas qu'on pousse la chose aussi loin qu'eux, moi ce que j'avais trouvé intéressant sur les Fighting Nerds, c'est qu'ils ont une équipe de data scientists. C'est quelque chose qu'on retrouve beaucoup dans les équipes de football par exemple, ou de rugby. En gros on a trois personnes qui sont devant un ordinateur et qui vont littéralement décomposer tous les schémas de l'équipe adverse ou du combattant adverse. Et donc ce sont des gens qui vont passer des heures et des heures et des heures à déconstruire un combattant, afin de vraiment comprendre la logique interne de celui-ci. Et donc effectivement quand on a déjà une équipe et trois personnes qui sont embauchées pour faire ce travail là à plein temps, il en ressort forcément avec une qualité bien meilleure que si je le fais moi au milieu d'une semaine d'entraînement ou Jérôme au milieu d'une semaine de travail et d'entraînement des autres combattants. En tout cas je pense que c'est vers ça que le sport doit tendre: récolter le maximum de données. Tu prends, tu laisses mais au moins t'as l'information effectivement.