Coupe de France: FC Versailles, comment le petit Poucet est devenu un "nouveau riche" chez les amateurs

Le FC Versailles est à quelques heures d’écrire l’histoire. Pensionnaires de National 2, les Versaillais se sont imposés comme le petit Poucet capable de réaliser des exploits improbables en Coupe de France. Lors des huitièmes de finale de la compétition, les joueurs de la région parisienne ont réussi l’exploit d’éliminer le club de Ligue 2, Toulouse (0-1). Face au leader du groupe D de National 2 Bergerac, Versailles est parvenu à s’en sortir (1-2), de quoi leur permettre de viser plus haut.
Un statut d’outsider assumé
Face au troisième de Ligue 1, Versailles devra réaliser une nouvelle grande performance afin de rêver du Stade de France. Même s’ils ont montré leur capacité à rendre la tâche compliquée à des adversaires donnés comme favoris durant cette compétition, c’est cette fois-ci une équipe de l’élite et en forme qui se tiendra face à eux.
Au micro de RMC Sport, le capitaine de Versailles, Maël Durant de Gevigney, affirme être conscient de l’immense tâche qui les attend: "On est à un match du Stade de France, forcément on y pense. On sait que ça va être très compliqué de jouer là-bas."
Un constat partagé par le coach Youssef Chibi, mettant en avant le gros écart entre les formations sur le papier: "Le petit Poucet, on l’est. Quatre divisions nous séparent de l’OGC Nice. On va jouer à l’Allianz Riviera, le cador c’est Nice. On va essayer de les embêter un peu. Mais ils ont tout pour aller au Stade de France. Ils y ont un pied"
Mais pas question pour autant de s’avouer d’office vaincu contre les troupes de Christophe Galtier. Le milieu de terrain Diego Michel ne compte pas se déplacer sans le sud de la France pour faire de la figuration. À l’entendre, les Niçois devront s’attendre à des joueurs motivés à réaliser un grand coup, et atteindre le dernier tour de la Coupe de France: "On ne va pas là-bas pour les regarder jouer, on y va pour gagner ce match et aller en finale."
Des finances en hausse
Au sein des clubs amateurs, la question du budget est un souci revenant souvent sur le devant de la scène. Les Versaillais n’ont pas dérogé à cela durant un moment. Avec un budget estimé à 350 000€, la formation des Yvelines faisait partie des plus petits budgets de sa division. Mais un évènement a totalement changé cette situation.
En novembre 2021, le groupe Fiducim City spécialisé dans l’immobilier rejoint la structure du club et nomme Jean-Luc Arribart au poste de directeur général. Une perspective n’enchantant pas le président Daniel Voisin qui décide dans la foulée de quitter ses fonctions en raison d’un "désaccord avec l’entraîneur de l’équipe fanion (…) ainsi qu’avec les investisseurs." Ce changement de direction a permis à la formation parisienne de voir son enveloppe monter à environ 2M€.
Pourquoi ce déplacement à l’Allianz Riviera ?
Malgré cette hausse du budget, le leader du groupe A en National 2 n’a pas pu réaliser un de ses vœux. À savoir, jouer sa demi-finale au Parc des Princes. Censés accueillir les Niçois au Stade Montbauron, le petit Poucet s’est vu finalement interdire de jouer dans cette enceinte, en raison de la proximité avec le château de Versailles. Interdisant ainsi l’éclairage du stade, comme expliqué par le maire de la ville François de Mazières: "Il y a des règles données par le Ministère de la Culture qui sont de protéger l’environnement. Notamment, la question de l’éclairage pour qu’il n’y ait pas d’halos lumineux par rapport au château."
Pendant un moment, la formation entraînée par Youssef Chibhi a cru pouvoir jouer dans l’enceinte du PSG: le Parc des Princes. Mais Versailles a vite compris que son rêve n’avait aucune chance de se concrétiser, pour des raisons expliquées par Jean-Luc Arribart: "Il y a eu trop de complications, les coûts d’organisation de sécurité ont fait que c’était impossible de jouer en région parisienne."
Devant cette situation, Nice a proposé de jouer cette rencontre à l’Allianz Riviera. Une proposition acceptée par les Versaillais. Notons que la direction du club de Ligue 1 a décidé de prendre en charge les frais de déplacement et de laisser l’intégralité de la recette aux amateurs.
Un avenir en National ?
Même si la proximité du stade avec le château de Versailles pourrait constituer un problème à l’avenir, les coéquipiers de Diego Michel sont bien partis pour accéder à l’échelon supérieur, c’est-à-dire en National. Avec un statut de leader dans leur groupe et un total de 38 points en 19 rencontres, les Versaillais sont sur la lignée de leurs performances en Coupe de France.
Il faut dire que le club de banlieue parisienne a fait en sorte de pouvoir croire en un avenir à l’échelon professionnelle. Fondé en 1989, le FC Versailles compte actuellement 1 200 licenciés, faisant ainsi de lui le onzième plus gros club de France. De plus, l’équipe fanion compte 23 joueurs sur 27 qui vivent uniquement du football. La continuité est aussi un des mots d’ordre du club, notamment avec le coach Youssef Chibhi qui dispute sa huitième saison sur le banc de touche. L’avenir semble radieux pour la formation des Yvelines.