La presse internationale se délecte après le carton de l'Espagne face à l'Allemagne

"Historique". Le qualificatif, régulièrement galvaudé, revient autant à la une de Marca, As, qu'à celle de Mundo Deportivo, dans une grand communion Madrid-Barcelone rarement vue. Car c'est bien plus qu'une sévère raclée infligée à l'ogre rarement comme jamais de mémoire d'homme de moins de 90 ans, c'est aussi la naissance d'une équipe que célèbre la presse espagnole. "Unai Simón, Pau Torres, Gayá, Rodri, Ferran et Morata", pas forcément les six noms les plus connus de la sélection espagnole, mais ceux mis en avant par Marca comme symbole du renouveau et alternative crédible aux inamovibles mais vieillissants stars du Barça et du Real comme Jordi Alba ou Sergio Busquets.
Rarement absent quand il s'agit de mettre en avant un clash, le Daily Mail ouvre ce jeudi matin sur Mesut Ozil, maintenant plus à l'aise sur les réseaux sociaux que sur les terrains, qui demande le retour de Boateng en sélection.
Du côté allemand, on s'en prend aussi à Joachim Löw, inamovible sélectionneur depuis 15 ans, et apparu à court d'idée, pour rester poli. "Maintenant, Jogi vacille", constate Bild, qui met clairement l'avenir du sélectionneur sur la table en rappelant que "L'équipe nationale essuie sa plus grosse débâcle depuis 1931", un amical contre l'Autriche (6-0). "Sept mois à peine avant l'Euro, poursuit-il, la DFB (Fédération allemande) doit répondre à la question: Joachim Löw est-il l'homme idoine pour le tournoi? Peut-on lui faire confiance pour mener l'équipe vers un succès à l'Euro?"
Löw: 'Si je dois me chercher un nouveau job? ce n'est pas à moi qu'il faut le demander'
"Le fiasco de Séville aura évidemment des conséquences", pronostique l'Express.de: "Joachim Löw est-il encore le bon sélectionneur pour l'équipe nationale? Il a répondu en conférence de presse après le match: 'Si je dois me chercher un nouveau job? ce n'est pas à moi qu'il faut le demander'".
Même tonalité sur le site de la Süddeutsche Zeitung, le grand quotidien de Munich: "Cette rencontre avec l'Espagne arrive à point nommé pour alimenter le débat lancé par Oliver Bierhoff (le directeur de la Fédération allemande) sur le thème: 'Combien de temps encore avec Jogi Löw?'".
En direct sur la chaîne publique ARD, qui retransmettait le match, Bastian Schweinsteiger, l'ancienne idole des supporters de la Mannschaft, s'est désolidarisé de son ancien entraîneur, avec lequel il entretient pourtant de très bons rapports. Et n'a pas craint de relancer le débat sur le retour du trio Thomas Müller, Jérôme Boateng, Mats Hummels, champions du monde 2014, tout juste trentenaires et évincés de l'équipe par Löw.
"C'est l'équipe d'Allemagne, elle doit rassembler les meilleurs joueurs", a lâché Schweinsteiger, "le sélectionneur a son avis là-dessus, moi j'en ai un différent. C'est exactement dans ce type de match que l'on a vu qu'il manque des joueurs capables de communiquer, de mettre un coup de poing sur la table".