Rennes-Cluj: Billel Omrani, l'espoir déchu de l'OM s'éclate en Roumanie

Avant de faire les beaux jours de Cluj et de défier le Stade Rennais ce jeudi soir en Ligue Europa (à 21h en direct sur RMC Sport 1), l’attaquant Billel Omrani n’a jamais réussi à s’imposer à l’OM où il a été formé. Explications.

OM-Brest, 2 octobre 2011. Dans le dur face aux Bretons (1-1), Didier Deschamps cherche une solution. A dix minutes du coup de sifflet final, l'entraîneur marseillais sort Alou Diarra et lance Billel Omrani dans le grand bain de la Ligue 1. A l’orée de ces années 2010, le jeune avant-centre de 18 ans est l'une des plus belles promesses à l’OM. Formé au club qu’il a intégré à 14 ans, l’enfant de Forbach (Moselle) brille avec les équipes de jeunes. Il est même appelé en sélections avec les Bleus (U17, U18 et U19).

Deschamps ne croyait pas en lui

Mais au plus haut niveau, le talent ne suffit pas. Surtout à l’OM. Et surtout au poste d’avant-centre. A cette époque, la concurrence est féroce avec André-Pierre Gignac, Jordan Ayew et Loïc Rémy. Billel Omrani peine à s’affirmer. Plus inquiétant encore, très vite, Didier Deschamps ne croit pas en lui. Son attitude nonchalante et son manque d’investissement ne jouent pas en sa faveur. Sous les ordres de DD, Omrani ne dispute que 37 minutes de jeu au total. "Je n'étais pas le plus sérieux" a-t-il reconnu cet été à L'Equipe. 

Une parenthèse décevante à Arles-Avignon

Sa situation ne s’arrange pas avec Elie Baup (1 match en L1, 2 en Ligue Europa). A cette époque, l’avant-centre n’est pas au mieux mentalement. L’OM souhaite qu’il s’aguerrisse. Omrani est prêté la saison suivante (2013-2014) en Ligue 2 à l’AC Arles-Avignon. Ce n’est pas une immense réussite mais il joue davantage (13 matchs – zéro but). Ses sauts d’humeur comme ce jour où il montre trop sa déception après avoir été remplacé face à Lens agacent toujours. "Côté blessure, Junior (Dalé), c'est la cuisse, Hugo (Rodriguez), c'est un coup. Et Billel, c'est la tête...", se moque ce soir là son coach Franck Dumas. Omrani, lui, n’a qu’une idée en tête: "Revenir plus fort l’OM."

L'acte III de son aventure à l’OM débute dans un loft. Celui de Marcelo Bielsa. Avec les "indésirables". Avec Rod Fanni, il réussit à sortir du placard. El Loco apprécie sa technique, sa façon de protéger son ballon. "C'était la folie avec lui, tu bossais dur, il te donnait ta chance. Puis il est parti. J'étais dégoûté. Ce fut le début de la descente aux enfers." Sous les ordres de Marcelo Bielsa, Omrani fait quatre apparitions en Ligue 1, marque son premier et dernier but en Ligue 1 sur la pelouse de Montpellier le 9 janvier 2015. De loin sa période la plus épanouissante dans son club.

Thauvin, Omrani et Gignac en 2015 © AFP

Mais avec le départ de Bielsa, l’horizon se bouche. Omrani quitte l'OM, Marseille et la France. Direction en 2016 la Roumanie et le club de Cluj avec lequel il revit. Dans un championnat qui convient à ses qualités techniques, celui qui rêve d’intégrer les Fennecs joue enfin, flambe, remplit son palmarès (2 titres de champion, une Supercoupe de Roumanie), et fait chuter la Lazio en Ligue Europa.

"Beaucoup de personnes parlaient mal de moi"

Mais l’amertume remonte vite à la surface lorsqu’on l’interroge sur l’Olympique de Marseille. "Je suis heureux d’avoir été formé là-bas, déclare-t-il à La Gazette du Fennec en mai 2018. Je ne regrette rien de tout ce qui s’est passé. Quand Bielsa est venu, il s’est passé des choses merveilleuses pour moi. J’ai fait plusieurs entrées, j’ai marqué un but en Ligue 1. Puis Bielsa est parti, il a été remplacé par Michel. J’ai été écarté de tout. Je n’ai pas envie d’en parler. Je n’ai pas envie d’accuser quelqu’un. Je l’ai vraiment mal vécu. Je me suis dit que ce n’est pas en France que je vais rebondir. Beaucoup de personnes parlaient mal de moi. J’ai rebondi en Roumanie et je suis le plus heureux car je joue et on me fait confiance. J’ai envie de dire merci aux personnes qui m’ont fait du mal car grâce à elles, je suis une autre personne."

Ce jeudi soir sur la pelouse du Roazhon Park, Billel Omrani sera sans doute un poil plus motivé que ses partenaires. Opposé au Stade Rennais pour la 3e journée de Ligue Europa, il aura sûrement à cœur de prouver au public français que certains ont eu tort de ne pas croire en lui… Notamment dans le sud de la France.

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Aurélien Brossier avec FG