Lille n’a pas oublié Puel

Entraîneur du Losc pendant six ans (2002-2008), Claude Puel retrouve le club nordiste ce dimanche soir avec l’OL (21h). Là-bas, il a laissé l’image d’un coach « exigeant » mais « abordable ». Reportage.

Au Losc, Claude Puel a connu des heures sombres. Lors de sa première saison, en 2002, il doit faire face à une série de sept revers consécutifs. Remis en cause par la presse et les supporters, il garde pourtant la confiance de son président. Michel Seydoux voit juste : en six saisons dans le Nord, le Castrais parvient à accrocher la Ligue des champions à deux reprises. En dehors de sa première saison, jamais il ne termine au-delà de la dixième place.
Sa méthode ? La même que celle qu’il utilise à Lyon, faite de rigueur et de pugnacité. « A l’entraînement, il participe souvent aux jeux, souligne Franck Béria, que Puel a recruté à Metz et entraîné une saison. Il aime se mêler à la compétition. Pour le reste, il est exigeant et très rigoureux, comme la plupart des entraîneurs. »

Chez les supporters, l’image d’un coach impérieux est la même. « Puel, c’était la rigueur avant tout, estime Denis, le président de la section de supporters ‘Celtique’. Travail, travail, travail ! Il a été et il est quelqu’un d’exigeant. On peut l’être avec des jeunes, pour les faire avancer. Mais avec des stars, le message n’est peut-être pas le même. »

« Je n’ai jamais mangé personne »

Une manière de souligner que si la méthode Puel a bien fonctionné à Lille, elle n’est pas forcément adaptée au climat lyonnais. Depuis deux ans, l’effectif rhodanien ne goûte pas vraiment aux méthodes de son coach. La mauvaise passe actuelle de l’OL en témoigne.
« On ne peut pas savoir ce qu’il se passe de l’intérieur, explique le Lillois Florent Balmont, formé à Lyon et recruté par Puel. Les résultats des Lyonnais sont un peu difficiles, mais c’est un très bon entraîneur. L’an dernier, ils ont quand même terminé deuxièmes et atteint les demi-finales de la Ligue des champions… »

Pourtant, ces résultats ne suffisent pas aux supporters lyonnais, qui reprochent aussi à Claude Puel un caractère austère. A ce niveau-là, pas sûr qu’ils voient juste. « J’étais allé voir un match de CFA et mon petit-neveu n’osait pas l’approcher pour lui demander un autographe, raconte Denis. Je me suis avancé vers lui et je lui ai lancé : ‘Il n’ose pas venir’. Il a répondu en souriant : ‘Je n’ai jamais mangé personne’. Il a été tout de suite disponible et il ne comprenait pas que les gens puissent avoir peur de lui, alors que c’est quelqu’un de très abordable. » Ce Puel-là, Lille ne l’a pas oublié.

RMC Sport