Pourquoi Lyon a eu le coup de foudre pour N’Jie

Auteur d’un superbe match et récompensé par son premier but en L1, ce mercredi face à Lorient (4-0), Clinton N’Jie a enthousiasmé le public de Gerland. Après un début de saison durant lequel il avait surtout brillé par sa maladresse, l’attaquant camerounais a peut-être lancé positivement sa carrière lyonnaise face aux Merlus. La confirmation est attendue dès dimanche à Nantes.

Gerland avait presque oublié cette sensation. Une large victoire (4-0) dans la douceur d’une soirée de septembre et surtout le coup de foudre pour un joueur dont le public n’attendait pas des merveilles. Mais ce mercredi, face à Lorient, un joueur a enchanté des supporters lyonnais. Pas Alexandre Lacazette ni Nabil Fékir, pourtant auteur de trois des quatre buts de leur équipe. A chacune de ses prises de balle, c’est Clinton N’Jie qui a fait descendre des tribunes des « Oh » d’admiration. Un régal pour les yeux, agrémenté d’une efficacité qui n’était jusqu’alors pas la marque de fabrique de l’attaquant camerounais.

Auteur d’énormes ratés contre l’Astra Giurgiu en barrages de la Ligue Europa, l’attaquant de 21 ans était déjà entré dans la case peu gratifiante des attaquants rapides mais maladroits. Une catégorie dont il s’est peut-être sorti lors de cette 7e journée de L1, avec une passe décisive pour Lacazette et un premier but en L1 plein de sang-froid. « Il est à la fois décisif, comme il l’a été au Parc (1-1), et puis en plus, il a eu la réussite qui lui avait manqué, on s’en souvient tous, à Astra, souligne Hubert Fournier, sous le charme d’un joueur qu’il connaissait peu avant d’arriver. C’est bien qu’il réponde présent, ça veut dire qu’il a du caractère. Il aurait pu marquer le coup suite à son manque de réussite sur les matchs de championnat et d’Europa League. »

Un déclic en sélection

L’éclosion de celui que l’OL considère comme un prodige, qui a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2019, a peut-être commencé loin du Rhône, début septembre. Convoqué pour la première fois avec les « Lions Indomptables », N’Jie n’a pas perdu de temps, avec un but face à la République démocratique du Congo et un doublé contre la Côte d’Ivoire. Repéré par Patrice Girard, le scout de l’OL en Afrique, N’Jie est arrivé à Lyon en 2011 sur les conseils de Jean-Flaubert Nono, le frère de l’ex-défenseur lyonnais Jean-Jacques Nono, manager de l’école de football des Brasseries du Cameroun, à Douala. Mais comme tout bon début de conte de fées, l’histoire avait mal commencé.

Né à Buéa, dans une province anglophone du Cameroun, N’Jie a passé plusieurs mois difficiles au centre de formation de l’OL, où la barrière de la langue a longtemps gêné ce grand timide. Et ce n’est pas sa réussite d’un soir qui l’a fait changer. Reparti dans la (petite) voiture de Fékir après le match, il n’en est pas descendu pour plonger au cœur d’une mêlée de supporters qui n’avait d’yeux que pour lui. Un peu dépassé par les évènements, N’Jie préfère sans doute attendre de confirmer avant de jouer les héros. Le public lyonnais, qui a vu passer quelques espoirs qui le sont pour l’heure restés (Tafer, Benzia,…), l’attend aussi. Même si ce mercredi soir, il s’est laissé aller au rythme des dribbles de son jeune attaquant. 

AA avec EJ