Après les JO 2024, l'avenir incertain des sans-abri et des étudiants délogés ces derniers mois

Des blocs de béton sous les ponts et le long des quais de Seine. À Paris, ces derniers mois, ils ont été installés à la place de tentes ou de campements de sans-abri avant le lancement des Jeux olympiques.
Contrat d'hébergement de 30 jours
"Avant, c'était un lieu de vie ici, c'était un campement. À l'endroit où on se tient, il y avait des tentes partout de ce côté", indique Paul Alauzy, porte-parole du collectif Le revers de la médaille, au micro de BFMTV.
Les personnes qui occupaient ce campement ont obtenu un relogement, une semaine avant l'ouverture des JO 2024, mais cette solution n'est qu'à durée déterminée. "C'est un contrat d'hébergement de 30 jours", indique Paul Alauzy.
"On sait qu'il y a les services sociaux, notamment de la mairie de Paris, qui essayent de négocier pour que ça dure plus longtemps, potentiellement au moins deux mois pour que ça dure le temps des Paralympiques. En fait, on est juste en train de déplacer le problème", poursuit-il.
Un campement de sans-abri, installé sur la place de la Bastille, a d'ailleurs été évacué ce mardi 6 août à Paris. Une centaine de personnes étaient présentes dans ces tentes avant que le préfet de police n'ordonne l'évacuation des lieux.
"Même si c'est la fête, ce n'est pas la fête pour tout le monde", rappelle Yann Manzi, co-fondateur d'Utopia 56 au micro de BFM Paris Île-de-France. "On s'est dit qu'on allait faire une unité dans le combat du logement, de pouvoir ensemble montrer la réalité de ce qu'il se passe pendant ces Jeux olympiques."
"On prend des gens à la rue parce qu'ils dérangent. On fait place nette pour les Jeux olympiques et puis en fait, à la rentrée, quand plus personne n'en aura rien à faire de ces personnes là, on les remettra dehors et a priori, elles trouveront un autre pont sous lequel leur santé continuera à se dégrader chaque jour", complète de son côté Paul Alauzy.
1.200 étudiants délogés
À la situation des sans-abri, la précarité et le devenir de certains étudiants interrogent aussi. Plus de 1.200 jeunes avaient dû quitter leur logement avant le début des JO comme Inès, étudiante en deuxième année de master.
"J'avais mes examens qui tombaient en plein dans la semaine donc le mardi et le jeudi. C'était des nuits où je ne dormais pas parce que je faisais les cartons dans la journée et je révisais la nuit", explique-t-elle à BFMTV.
Surtout, deux semaines plus tard, Inès a appris que sa résidence ne servirait au final pas au profit d'une autre dont les travaux de rénovation se sont terminés plus tôt que prévu. "C'était un cauchemar (...) On était la variable d'ajustement pour le divertissement de certains", dénonce-t-elle.