JO 2024: "Ils me tuent pour la deuxième fois", un escrimeur géorgien crie à la "corruption"

Il a refusé de quitter la piste du Grand Palais, furieux. Le Géorgien Sandro Bazadze (30 ans) estime avoir subi un vol arbitral ce samedi lors de sa défaite en huitième de finale du sabre aux Jeux olympiques face à l’Egyptien (15-14). Alors que les deux tireurs étaient au coude à coude pour la touche finale, ils ont réclamé le gain de celle-ci, finalement accordée à son adversaire après visionnage de la vidéo. Ce que le Géorgien, vice-champion d’Europe à Milan en 2023, n’accepte pas du tout.
"Comment je peux revenir quand les arbitres me tuent tout le temps?"
Après sa colère sur la piste, il a éructé face à la presse. "Ce sont les Jeux olympiques, ils ne vérifient même pas correctement la vidéo", s’est-il époumonné en anglais. "Je ne peux pas revenir, j’arrête ma carrière, c’est fini. Ma carrière est finie, comment je peux revenir quand les arbitres me tuent tout le temps? Je ne peux pas gagner, c’est impossible parce qu’il y a de la corruption. Elle (l’arbitre) ne vérifie même pas, c’est ma vie. J’ai joué pour ça pendant 21 ans et elle m’arbitre comme si je n’étais personne."
"Quand je lui ai demandé: 'explique-moi', elle s’est tournée et est partie. C’est juste? Où est la justice?", a-t-il ajouté. Invité à préciser ses accusations de corruption, Bazadze a rappelé son souvenir meurtri de Tokyo où il avait déploré une autre grosse erreur d’arbitrage en demi-finale face au Hongrois Aron Szilagyi (15-13). "Je ne sais pas mais qu’est-ce que je peux dire?", a-t-il lancé. "C’est la deuxième fois de suite alors que j’étais l’un des favoris de la compétition. La dernière fois à Tokyo, en demi-finale, ils m’ont tué. Et maintenant... "
Le bisou de Boladé Apithy
Pour lui, sa victoire était incontestable après avoir revu l’action sur l’un des grands écrans de la salle. "Qu’est-ce que je peux faire? c’est fini", répète-t-il. "Ce sont mes troisièmes Jeux olympiques, je suis arrivé dans la meilleure forme de ma vie. Je ne veux pas laisser ça comme ça. Je le jure sur mes enfants, je vais faire quelque chose parce cette organisation est zéro, elle est même à cinq degrés sous zéro."
Bazadze a vite précisé qu’il ne visait pas les JO, mais les responsables de son sport: "Je ne critique pas l’organisation des Jeux mais celle de l’escrime. L’organisation est incroyable, c’est un endroit magnifique et j’étais venu pour la victoire. J’attends des juges justes, des adversaires justes aux Jeux olympiques."
Il a été réconforté par le Français Boladé Apithy, lui-aussi battu à ce stade par le Canadien Fares Arfa, au moment de son arrivée face aux médias. "J’ai fini, c’est fini, je le jure, j’arrête", lui a-t-il glissé avant que le Français ne l’enlace. "Ça me brise le cœur de le voir comme ça. Je lui ai dit que je l’aimais", a conclu le triple vainqueur de la Coupe du monde.
Au judo, la Suédoise Babulfath conteste sa défaite, l'arbitre hué par le public
L'escrime n'est pas la seul sport où l'arbitrage a été remis en cause, ce samedo. La Suédoise Tara Babulfath a vivement contesté sa défaite en demi-finale face à la Japonaise Natsumi Tsunoda, tombeuse de Shirine Boukli au tour précédent. La Suédoise a réclamé l'assistance vidéo en s'approchant de l'arbitre et en lui prenant le bras. Mais l'officiel n'a pas bronché et a désigné la Japonaise victorieuse. Huées du public de l'Arena Champ de Mars, persuadé d'assister à une injustice. Très agacée, Tara Babulfath a quitté a salle sous les ovations de la foule. De quoi la réconforter un peu. (AJ)