JO 2024: qui est Mélina Robert-Michon, la lanceuse de disque désignée porte-drapeau de la délégation française?

La reconnaissance d'une longue carrière. Ce jeudi, le CNOSF a officialisé les porte-drapeaux tricolores pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Si Florent Manaudou a été choisi à l'issue d'un vote des athlètes chez les hommes, Mélina Robert-Michon a également été désignée par ses pairs.
Au moment de hisser le drapeau français, Mélina Robert-Michon aura 45 ans (le 18 juillet) et vivra ses septièmes Jeux olympiques. Depuis Sydney en 2000, la lanceuse de disque a toujours été présente. Comment expliquer une telle longévité? "Je ne me suis pas posé la question et c'est pour ça que ça a marché, je ne me suis jamais projeté aussi loin", répondait-elle aux Grandes Gueules du Sport sur RMC fin juin. "Je m'éclate dans ce que je fais, tant que je suis capable aussi de faire des performances. Je n'avais pas envie de me dire dans 5 ou 10 ans: 'si j'avais su'..."
"Elle avait dit qu'elle arrêterait en 2012 et elle est toujours là", s'amuse Kevin Mayer
A Rio en 2016, Mélina Robert-Michon obtenait la médaille d'argent, son seul podium lors des JO. Championne de France à 24 reprises, elle compte aussi une médaille d'argent et une en bronze sur les championnats du monde. Ce choix semblait comme une évidence. "Je suis très content pour Mélina, c'était mon pronostic", a lancé ce jeudi le décathlonien Kévin Mayer. "Je n'avais même pas envie de me présenter parce que je votais pour elle et on ne pouvait pas choisir deux athlètes. Je voulais que ça soit elle."
"Elle avait dit qu'elle arrêterait en 2012 et elle est toujours là", s'est amusé Kévin Mayer, mettant en avant son "mental d'acier". Recordman du monde du décathlon, Mayer connaît bien le lancer du disque, l'une des épreuves de sa discipline. Les deux athlètes ont pu partager plusieurs séances d'entraînement ensemble. "C'est une récompense et une ovation à sa carrière très méritée", ajoute Mayer.
Mère de deux filles, Robert-Michon veut "banaliser" la question de la maternité pour les athlètes
Mélina Robert-Michon aura toutefois du mal à faire aussi bien que la judokate Clarisse Agbegnenou, championne olympique à Tokyo en 2021 après avoir porté le drapeau. La discobole a plutôt une revanche à prendre sur elle-même. Au Japon, elle connaissait une grosse déception en échouant à se classer parmi les 12 finalistes. Persévérante, elle s'est déjà relevée de cet échec lors des deux derniers Mondiaux, en intégrant ce fameux top 12. Elle tentera de faire aussi bien à Paris.
Mère de deux filles, la première née en 2010 et la seconde en 2018, Mélina Robert-Michon incarne aussi une forme d'exemple: "Je ne dis pas que c'est facile mais c'est possible. J'en parle car j'ai envie de banaliser ça. Mon objectif, c'est que celles qui souhaitent avoir un enfant durant leur carrière puissent le faire."
Considérée comme la grande sœur voire la maman de beaucoup d’athlètes, Mélina Robert-Michon est très appréciée. "Les JO représentent énormément de choses pour moi, ça a guidé plus de 20 ans de ma vie", confiait-elle au moment de déclarer sa candidature. De là à la revoir à Los Angeles en 2028? "Je n'ose plus rien dire. Je ne sais pas, je ne dis plus non mais ça m'étonnerait."