Lutte: Arsamerzouev, qui vise les JO 2028, estime avoir fait "un très gros pas"

Mercredi à Zagreb, le lutteur de Sarreguemines a accroché sa première médaille dans un Ranking Series, la plus grosse catégorie de tournoi, avec une troisième place en moins de 65 kilos. Membre de la prometteuse équipe de France de libre, Khamzat Arsamerzouev, 22 ans, espère que ce genre de performance peut le lancer vers les Jeux olympiques 2028.

Khamzat Arsamerzouev, quel est le sentiment après ce premier gros résultat chez les seniors?

Dans n'importe quelle compétition ça fait franchement plaisir de monter sur un podium. Mais sur celle-ci ça faisait deux ans de suite que je perdais dès mon premier combat. J'ai l'impression d'avoir passé un stade, je ne suis plus au même niveau. Ca m'a permis de comprendre que les entraînements finissent par payer.

Sur ce tournoi, vous avez été hyper offensif tout au long de la journée, très rapide aussi sur vos techniques. Qu'aviez-vous mis en place?

La préparation de la compétition n'a pas changé par rapport à d'habitude. Les coaches ont insisté sur le fait d'être offensif, d'essayer de rentrer dans la tête de l'adversaire. Quand il voit que tu ne recules pas et que tu ripostes il commence à se poser des questions. On travaille depuis longtemps sur cet aspect. Ca ne vient pas directement. C'est pour cela que sur certaines compétitions ou certains lutteurs ça ne passe pas. Le régime ? Pour avoir ce genre de lutte, il faut être très en forme le jour J.

A quoi peut servir cette médaille dans votre progression?

On n'a pas tous les jours des médailles comme celle-ci. C'est le genre de performance où tu commences à comprendre que tu changes de niveau et que tu progresses. Ca te donne de la confiance pour les compétitions à venir. Quand tu fais une médaille sur un Ranking Series ça veut dire que tu as fait un très gros pas.

L'équipe de France de lutte libre n'avait qualifié aucun représentant pour les JO 2024 à Paris. Vous êtes un groupe qui semble programmé pour Los Angeles 2028. Comment abordez-vous ces 4 ans qui vous séparent des JO?

Pour 2024, on avait une équipe jeune qui n'avait pas assez d'expérience, de compétitions, pas assez affronté de lutteurs de très haut-niveau. Avec ces 4 ans qui nous restent avant Los Angeles, on pourra obtenir ce genre d'expérience et arriver en forme le jour J. On a compris avec toute l'équipe que les JO, ça ne se prépare pas l'année des Jeux. Ça se prépare pendant les quatre ans. Les coachs nous répètent que les Jeux c'est tous les jours à l'entraînement pendant quatre ans. Je prévois que les quatre ans qui vont arriver vont être très compliqués mais j'espère que ça va nous rapporter beaucoup.

Propos recueillis par Morgan Maury