Les prochains mois pourraient être longs: le dur apprentissage de l'US Montauban en Top 14

La pointe de regret se lit sur le visage de l'entraineur montalbanais, Sébastien Tillous-Borde, au moment de rentrer dans la salle de conférence de presse. Sa première impression après le match face au Stade Français (47-24 pour les Parisiens)? "Mitigée".
Les premiers ballons, le triple champion d'Europe avec Toulon, les a plutôt appréciés: "On fait une longue séquence, les intentions étaient bonnes, on finit la séquence dans la zone de but mais nous avons manqué de patience. On a eu l'occasion de marquer, c'est ce qu'ils ont réussi à faire derrière."
En face, les soldats roses se sont très rapidement montrés efficace, l'envie d'effacer la piètre saison dernière et démarrer du bon pied en tête. Résultat: huit minutes de jeu et déjà 14-0.
"Le niveau est très élevé, il y a moins d'erreurs on ne peut pas se cacher"
Sans s'effondrer, le promu parvient à revenir à 14-12 mais en l'espace de trois minutes avant la pause, trompé par un Louis Carbonel en grande forme, il prend un nouveau coup sur la tête (28-12 à la mi-temps) "On revient au score, on n'est pas très loin mais c'est du très haut niveau" reconnait Jérémie Maurouard, le plus expérimenté en Top 14 de l'équipe.
Un niveau qui ne permet pas de jouer une pénalité au pied juste avant la pause et manquer de revenir à 28-19 en envoyant le ballon sur le poteau en cherchant un partenaire à l'opposé ou de rendre autant de ballons à l'adversaire "nous devons être plus efficaces et propres, mettre plus de convictions dans ce que nous faisons", remarque Tillous-Borde. "L'objectif n'était pas de donner le ballon comme ça, on savait qu'ils étaient efficaces sur les pertes de balles. Avant la mi-temps, on prend un essai et un jaune, ça nous met dans le pétrin pour le reste du match."
Une seconde période durant laquelle Montauban s'est à nouveau montré battu dans les duels, en difficulté sur les ballons porté et encaissant un essai au bout de deux minutes seulement après le retour des vestiaires. "Le niveau est très élevé, il y a moins d'erreurs, on ne peut pas se cacher", regrette Maurouard, supplée par Yvan Reilhac. "Je pense que dans l'impact ça tape aussi fort mais ça va deux fois plus vite, on l'a vu sur nos essais encaissés. Il faut vraiment améliorer la vitesse de jeu, surtout en défense."
Une satisfaction offensive
Car offensivement l'USM a montré de belles choses privé une grande partie du match de son demi d'ouverture titulaire, Thomas Fortunel, touché à la tête et n'ayant réussi son protocole commotion, contraint à être remplacé par Jérôme Bosviel novice en Top14, comme Kyllian Ringuet, le troisième ligne aile auteur d'un des quatre essais sapiacains. "Souvent, on attend plus d'un promu l'aspect défensif qu'offensif. Nous on a montré l'inverse", remarque Yvan Reilhac, auteur d'un doublé. "C'est pourtant la défense avant tout parce qu'en prenant sept essais, on ne tiendra pas longtemps."
C'est à cinq mètres que l'USM s'est montrée la plus dangereuse. A deux reprises, l'arrière Segundo Tuculet a trouvé sur l'extérieur Yvan Reilhac pour applatir en bout de ligne. "Quand le terrain avance, ils étaient obligé de consommer tous leurs avant, dans le maul tout le monde se sert, on avait vu que sur certaines actions ils montaient pas très fort, on avait le temps pour deux trois passes, on l'avait analysé de leur match amical contre le Racing."
Et celà a fonctionné, jouant parfois l'alternance en utilisant la puissance de Josua Vici sur un jeu plus fermé "Je pense que nous aurions pu dominer un peu plus le ballon", regrette Tillous-Borde. "Le haut niveau réside dans les détails. Nos avants ont fait le travail même s'ils n'ont pas marqué mais nous devons progresser sur beaucoup de choses. Si nous sommes au niveau du Top 14? Pas encore. Je pense même que nous étions meilleurs en fin de saison dernière pour être champions. C'est une question de mentalité, cela ne demande pas forcément de talentmais surtout du travail sans ballon."
Pas de quoi quitter la capitale la tête basse, donc "en même temps si on est battu à la J1, ça va être chaud les gars", sourit Sébastien Tillous-Borde.