Quesada : "Je ne l’avais pas rêvé si vite"

Gonzalo Quesada - AFP
Gonzalo, quel est votre sentiment après cette victoire ?
On savait qu’on allait avoir du mal à finir le match. J’avoue que dans le dernier quart d’heure, je sentais que les Clermontois revenaient bien, qu’on n’arrivait pas à tenir le ballon, qu’on déjouait un peu. L’écart était si petit que j’avoue qu’au coup de sifflet final, tout est tombé d’un coup mais là ça va beaucoup mieux. C’est énorme parce qu’on voulait juste se qualifier dans les six. Là ça parait facile ou normal. On nous donnait favoris avant la finale, c’était ridicule quand on voit d’où l’on vient. Notre seul objectif était d’être dans les six. On a fini quatrièmes de la saison régulière, on a eu le chemin le plus dur en jouant le Racing, Toulon et Clermont à la fin. J’ai une énorme admiration car ce n’était pas simple mais cette équipe a montré un énorme caractère et je crois qu’elle mérite cette fin.
Comment aviez-vous préparé cette finale ?
Très franchement, j’aime bien piquer les joueurs sur de l’arrogance, une certaine haine, une revanche ou un commentaire. J’ai toujours pu trouver mais avec Clermont, c’est plus compliqué parce que j’ai beaucoup de respect et j’ai de vrais amis, autant dans l’équipe que dans le staff. Donc il a fallu préparer ce match sans cet argument, ce petit plus qui fait que parfois on déteste un peu l’adversaire. Je suis heureux quand même mais c’est vrai que c’est dur que ça tombe contre Clermont. J’aurais bien aimé gagner cette finale contre une autre équipe, en toute sincérité.
Deux ans après votre arrivée au club, vous décrochez le titre de champion. Pensiez-vous que cela allait arriver si rapidement ?
Je ne l’avais pas rêvé si vite. J’ai un peu triché parce que, quand on s’est qualifié, j’ai vraiment dit aux joueurs qu’il fallait en rêver car sinon, ça n’allait pas pouvoir nous arriver. Et ces cons, ils m’ont cru, et après ils m’ont embarqué avec eux. J’étais plus hésitant, je savais qu’on pouvait avoir certaines limites quand je voyais la qualité et l’expérience des autres, mais ils n’ont pas arrêté de me surprendre. Ce n’est pas de la langue de bois mais j’ai la chance d’avoir un staff à la compétence géante, qui a fait un boulot remarquable, un groupe qui n’avait peur de rien, qui n’a pas de limites, qui a créé des liens qu’on ne peut pas décrire. Quand on a tout ça, c’est vraiment difficile de nous arrêter.