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UFC Paris 2024: "Pas peur d'en prendre pour en rendre", pour sa première en France, Kévin Jousset veut marquer les esprits

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Opposé à Bryan Battle, le Français Kévin Jousset va découvrir le public français, lui qui s'entraîne toute l'année à Auckland. Une rencontre qu'il attend avec impatience et envie.

Kévin, c'est votre premier combat de MMA en France. Ça fait des mois qu'on en parle, comment vivez-vous cet instant?

Au top, au top! Il était temps... Au départ, quand j'ai signé à l'UFC, j'espérais faire mes débuts à Paris. Au final, je pense que ça s'est plutôt bien déroulé. Avoir deux combats en UFC ailleurs qu'en France a permis au public français de me découvrir un petit peu à la TV. Et voilà, maintenant, c'est mon premier combat en France contre un plus gros nom. Parfait, parfait.

On a vu ces derniers mois sur les réseaux sociaux que vous interagissez de plus en plus avec le public français, parce que le public vous suit. Est-ce que vous appréhendez ce moment? Avez-vous envie de cette rencontre avec vos fans "à domicile", même si vous habitez à 20.000km d'ici?

Ouais, carrément! C'est clair. J'ai regardé les deux premiers UFC Paris et j'ai vu l'ambiance de feu qu'il y avait. C'est quelque chose que j'attends avec impatience. Je sais qu'il y aura de la pression, mais je suis le premier à me la mettre. J'ai de grosses ambitions, je sais ce que je veux, donc la pression est là. Mais rencontrer les fans, ça va être top, j'ai juste hâte!

La moitié des combattants français à l'UFC Paris habitent à 20 ou 30 minutes d'ici. Vous, vous habitez à 20.000km. C'est à domicile, mais de l'autre côté de la planète. Pouvez-vous nous raconter rapidement quand vous êtes arrivé en France? Comment vous êtes-vous adapté? Vous avez dû gérer le décalage horaire, contrairement aux autres. Comment avez-vous abordé cette préparation?

J'ai fait la plupart de mon camp à Auckland, en Nouvelle-Zélande, à Citi KickBoxing, où je m'entraîne toute l'année. Je suis arrivé à Nice douze jours avant le combat. J'ai la chance de m'entraîner à Nice de temps en temps quand je rentre en France, donc j'avais un pied-à-terre ici pour m'entraîner, c'était top. J'ai passé la semaine à Nice, et je suis arrivé ce mardi à Paris. C'est une heure de vol entre Nice et Paris, c'est plus facile que les 30 heures de vol que j'ai eues la semaine dernière. Donc pas de décalage horaire, je me sens bien, je me suis bien remis, pas d'excuse, je suis prêt.

Dans votre coin, samedi soir, y aura-t-il Eugene Bareman?

Oui, il y aura Eugene Bareman, André, qui est aussi mon coach de lutte et de pieds-poings là-bas en Nouvelle-Zélande, et il y aura Aldric.

Vous réunissez le meilleur de vos deux mondes, non?

Ouais, exactement. Les deux sont des masters dans ce qu'ils font. Ils ne se sont pas encore rencontrés, donc Aldric arrive demain. J'ai hâte de les présenter. Je suis sûr que ça va être top de les avoir tous les trois dans mon coin.

Eugene Bareman était content de venir avec vous à Paris?

Je ne l'ai pas encore vu. Je vais le voir dans une heure quand je vais m'entraîner. Mais oui, il est venu avec sa femme et ses enfants hier ou avant-hier. Du coup, ça lui a permis de visiter un petit peu avant que j'arrive à Paris. De base, il voulait juste faire un aller-retour, mais j'ai réussi à le convaincre d'en profiter un peu et de prendre deux ou trois jours de vacances avant qu'il ait d'autres combattants qui combattent rapidement.

Et vous, vous allez en profiter aussi après pour passer du temps avec votre famille et vos amis ou vous repartez tout de suite?

Je reste deux semaines. J'ai un bon ami qui se marie dans deux semaines, donc c'est parfait. Je reste pour son mariage et ensuite, le lendemain, je repars en Nouvelle-Zélande. J'espère que si ce combat se passe comme je le souhaite et qu'il n'y a pas de blessure, je pourrai recombattre avant la fin de l'année.

Un petit mot sur votre adversaire Bryan Battle. Ce n'est pas un adversaire facile, ça annonce un combat engagé. Vous êtes deux combattants généreux. Comment imaginez-vous ce match-up?

C'est un très gros combat face à un très bon adversaire. Il a de l'expérience, il a combattu pas mal de gars en UFC maintenant. Il y a pas mal de hype autour de lui. Ça fait pas mal de combats qu'il appelle un top 15 et qu'il espère avoir un top 15 pour son prochain combat. Donc voilà, je m'attends à un combat difficile. Clairement, dans ma tête, je suis prêt à tout pour ramener la victoire samedi soir. Je ne m'attends pas à un combat facile du tout. En tout cas, je me suis entraîné très dur pour rendre le combat le plus facile possible. Mais je suis prêt à tout.

Il y a quelques mois, vous aviez dit que votre objectif était le top 15 pour la fin de l'année 2024. C'est encore jouable si vous gagnez là, que vous combattez en décembre et que vous continuez d'enchaîner les victoires. Vous y croyez?

Je pense que si je bats Bryan et que je recommence en décembre, ce sera face à quelqu'un proche du top 20. Et le combat d'après sera sûrement contre un top 15. Malheureusement, comme vous l'avez vu précédemment, mon combat de mai a été annulé. Donc ça m'a fait un combat de moins, voire deux combats de moins que ce que je souhaitais. De base, j'étais aussi censé être sur la carte de Manon Fiorot au mois de mars à Atlantic City. Ça aurait fait déjà deux combats que je n'ai pas pu avoir. C'est comme ça, ce sont les aléas du sport et de la vie. Ce sont des choses que je ne peux pas contrôler. C'est frustrant, mais je passe au-dessus. Maintenant, je suis concentré sur mon adversaire de samedi soir et dimanche, je réfléchirai à la suite.

Ça fait pratiquement 10 mois que vous n'avez pas combattu. Ça doit commencer à titiller, vous êtes quelqu'un de compétiteur qui aime être actif...

La semaine après mon dernier combat, ça me manquait déjà. Donc oui, c'est très long. Je pense que depuis que j'ai commencé le MMA, je n'ai jamais été inactif aussi longtemps. J'ai toujours été actif, que ce soit en amateur, dans mes débuts pros ou en UFC. Ça me manque énormément, mais ce n'est pas grave, je vais me servir de ce manque comme d'une source d'énergie supplémentaire.

Vous avez été agréablement surpris d'être sur la carte principale?

Je n'ai pas été surpris. J'ai été content, c'est clair. Je ne savais pas trop où j'allais être. Après, je pense que l'UFC sait très bien que ça va être un beau combat. Ils savent que le gagnant de ce combat aura de belles opportunités par la suite. Ils jouent tactiquement. Ils savent aussi que pour moi, pour mon premier combat en France, être sur la même carte qu'un gros nom comme ça, si je le bats de manière impressionnante avec un beau combat, ils savent que mon nom peut exploser. Donc c'est parfait.

Ils vont tous vous regarder à Auckland?

Oui, il sera 8h du matin. Je crois que je vais commencer à 22h en France, donc ce sera 8h du matin en Nouvelle-Zélande. Pas de souci, mes amis d'Australie se lèveront à 6h du matin chez eux pour me regarder aussi.

Samedi soir, Kévin Jousset contre Bryan Battle, comment se termine ce combat?

Je peux vous garantir que je vais tout faire pour obtenir un finish. C’est une certitude. Cependant, je le ferai intelligemment car au final, ce qui compte, c’est la victoire. Mais je veux vraiment montrer que je suis l’un des meilleurs dans ma catégorie. Donc, je dirais finish avant la fin du 3e round.

En quelques mots, comment décririez-vous Kévin Jousset pour ceux qui ne vous ont pas encore vu combattre?

Je suis quelqu’un qui n’a pas peur d’en prendre pour en rendre. J’ai l’âme d’un combattant, tout simplement.

Quel est votre état d'esprit avant ce premier UFC à Paris?

Je me sens serein et calme. J’essaie de vivre le moment présent. Dans ce sport, il arrive parfois qu’on soit trop excité trop tôt. Rester dans le moment présent, c'est ce qui fera la différence. Je ne veux pas trop me laisser distraire par tout ce qui se passe autour. Ce qui est vraiment important, c'est ce que je vais faire samedi soir à 22h. Tout le reste, c'est du bonus. Après le combat, je profiterai de tout ce qui s'est passé pendant la semaine.

Quel est votre objectif pour ce combat?

L’objectif principal, c'est la victoire. La finition, c'est le petit bonus.

Que pensez-vous du soutien que vous allez recevoir de Gap et des Hautes-Alpes? Quel message avez-vous pour vos fans, que ce soit ceux qui vous soutiendront de chez eux ou ceux qui seront dans la salle?

Ça me fait vraiment plaisir d’avoir le soutien de tout le monde là-bas. Venir d’une petite région comme les Alpes, c’est quelque chose de spécial. J’espère que tout le monde regardera le combat. J'espère qu'ils se mobiliseront et qu'ils seront fiers d'avoir quelqu'un qui les représente au plus haut niveau mondial.

Alexandre Herbinet