"Il ne nous a pas payé le barbecue": le président du Collectif Ultras Paris revient sur la rencontre avec Kylian Mbappé en marge de l’annonce de son départ du PSG

Sa venue a suscité beaucoup de réactions sur le moment. Et elle continue de faire parler un an et demi après. Le 10 mai 2024, Kylian Mbappé s’est déplacé au Parc des Princes afin de rencontrer les ultras du PSG en marge de l’annonce de son départ. Et le capitaine de l’équipe de France, accompagné de son petit frère Ethan, a passé un moment convivial avec les habitués du Virage Auteuil réunis autour d’un barbecue de fin de saison. "On avait déjà prévu notre barbecue depuis longtemps", explique Romain Mabille, le président du Collectif Ultras Paris, dans un entretien accordé à ici Paris Île-de-France. "On était au Parc des Princes, on nous appelle et on nous dit que Kylian Mbappé va annoncer le soir qu’il va partir dans une vidéo. On nous demande s’il peut passer parce qu’il aimerait bien nous l’annoncer de visu avant que les gens le découvrent sur une vidéo."
Avant d’accepter, les leaders du CUP se réunissent pour en parler. "On en discute et on prend la décision de dire oui, qu’il peut venir", confie Romain Mabille. "Qu’il le fasse parce que c’est bien pour sa communication, c’est une autre question. Moi, je suis président d’une association avec des gens qui sont là. Ce n’est pas un joueur anecdotique, c’est Kylian Mbappé, qui a passé sept ans au PSG, qui est issu de l’Île-de-France. Il va partir, on sait tout ce qu’il va s’en suivre. Il veut venir l’annoncer aux gens de visu avant qu’ils l’apprennent dans une vidéo. Bah viens! Tu es un petit de chez nous, tu veux l’annoncer aux gens. Je le prends comme une marque de respect pour les gens de mon association. C’est la première fois que ça arrive avec un joueur."
"Si je devais refaire un truc demain, je prendrais la même position"
L’attaquant des Bleus, qui est né à Paris avant de grandir à Bondy (Seine-Saint-Denis), s’est adressé directement aux ultras parisiens pour justifier sa décision. "Je ne sais même pas s’il a mangé", précise le leader du CUP. "Il annonce aux gens qu’il part, il fait son discours. Il dit qu’après sept ans au PSG, il a pris la décision d’aller au Real Madrid, comme il ne s’en est jamais caché. Il nous dit que c’est la fin de l’histoire, qu’il a apprécié les supporters parisiens et qu’il a toujours du respect pour le club. Il nous dit: ‘Je préfère vous dire en face que je pars, voilà c’est officiel. Bonne continuation à tous’."
Certains ont vu dans ce rapprochement l’opportunité pour Kylian Mbappé de s’assurer une sortie sans trop de remous avec les supporters parisiens. D’autant que le champion du monde 2018 a eu droit à un grand tifo et un hommage bruyant de la part du Virage Auteuil lors de son dernier match à domicile quelques jours plus tard. "On nous l’a reproché et je l’accepte", répond Romain Mabille. "Si je devais refaire un truc demain, je prendrais la même position. Tu es un joueur qui vient nous annoncer en face qu’il va partir. Tu es un petit de chez nous, tu veux nous le dire, viens. Je ne vais pas te laisser dehors."
"Si on était pro-Mbappé, ça se serait mal passé avec le club"
"Sur les dernières semaines, il y a eu plein de problèmes (autour de Kylian Mbappé, NDLR), c’était pesant pour tout le monde. Il fallait que ça se finisse, c’était la fin d’une histoire", poursuit le président des ultras parisiens. "Mais si tu prends l’aventure depuis le début des sept ans, un petit de la région parisienne, avec tous les buts qu’il a mis, ça reste le recordman de buts de l’histoire du club... Nous, on prend le parti du club, on est supporters du club, pas supporters de Mbappé. Si on était pro-Mbappé et qu’on l’avait protégé, ça serait mal passé avec le club vu l’ambiance à ce moment-là. Or ça se passait très bien avec le club. Eux ils sont en guerre avec le clan Mbappé, mais si tu reprends l’histoire des sept ans, nous on ne peut pas le laisser partir comme ça sans rien dire. Il faut trouver un juste milieu (…) Non, je ne regrette pas. Il ne nous a pas payé le barbecue (sourire). Je referai la même chose."