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UFC Paris 2025: "Après, c'est tout droit", les grandes ambitions de William Gomis pour lancer 2026

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William Gomis revient pour la 4e année consécutive dans l'octogone de l'Accor Arena de Bercy où il n'a jamais été battu (3-0). Et le combattant français veut profiter de son combat face au Polonais Robert Ruchala pour relancer sa carrière à l'UFC.

William, vous êtes l'homme de l'UFC Paris, celui qui, quand il vient à Paris, vient pour s'imposer tout simplement. Vous avez l'impression d'être de retour à la maison?

Oui, ça fait plaisir de revenir.

C'est vrai qu'à Paris, on vous a mis tous les challenges possibles et imaginables. L'an dernier contre Brito, c'était peut-être le combat le plus difficile pour un Français. Souvenez-vous ces images où il essaie de vous titiller à la pesée, de vous prendre le bras. Mais vous, vous restez froid...

Ouais, comme dirait Makélélé, "Brésil ou pas, je m'en bats les roustons".

C'est vrai qu'on a un espèce de revival de France 98. On pense à ce 3-0 avec les trois figures de proue: Oumar Sy, BSD et Nassourdine Imavov. Mais il y a vraiment un match dans le match, non?

Oui vraiment, mais on a toutes nos chances. Chaque combattant a vraiment sa chance, donc je pense que le 3-0 on va l'avoir. Maintenant on verra bien...

On l'a senti l'an dernier, vous êtes très solidaires avec les autres combattants français. Et en même temps c'est un sport vraiment individuel, un sport de solistes. À quel point la notion de Team France peut-elle vous porter quand on entend le bruit dans le vestiaire, quand on sent que ça gagne... Est-ce que ça crée une émulation, est-ce que ça donne un peu plus de confiance?

Oui, on est en France, en plus on est à Paris. Donc je peux vous dire que l'ambiance, dans les vestiaires, on l'entend comme si on y était déjà, comme si on était déjà rentrés. Et puis on se regarde tous entre nous, on sait qu'il y a du poids sur nos épaules et que la France compte sur nous, que Paris compte sur nous. Et donc on se tient tous prêts à faire le boulot et je pense qu'on est tous solidaires là-dedans parce qu'on a tous la même pression, on sait ce qu'on représente et on veut rendre fiers les nôtres.

Vous avez opéré un 180 complet sur pas mal de choses cette année. Est-ce que c'est votre défaite en début de saison face à Hyder Amil qui a tout changé?

Non, pas vraiment. Certes, j'ai appris de cette défaite, mais les changements que j'opère dans ma carrière, ce sont des changements que je fais pour moi, des changements qui étaient déjà bien réfléchis depuis longtemps.

Puisqu'on parle du MMA Factory, Caio Borralho s'est pointé là-bas un soir de cette semaine à 22h45 pour s'y entraîner...

J'ai vu ça, oui. Après, maintenant c'est plus les mêmes patrons. Donc ça ne m'étonne pas, ce 180 complet.

Vous êtes encore parti beaucoup à l'étranger, vous vous êtes encore fait vomir, notamment à Bangkok en Thaïlande. Racontez-nous un peu cet été de préparation...

C'était un été de prépa de folie en Thaïlande. C'était pas facile avec la chaleur, l'humidité... Ca rendait les exercices de cardio, les sparrings, les pattes d'ours beaucoup plus difficiles. Et donc quand je suis rentré ici, j'ai eu l'impression que c'était beaucoup plus facile. Donc ça m'a vraiment fait du bien d'être là-bas. Et ensuite avec Nico (Ott, NDLR), on a fait un gros travail stratégique, cardio, on a fait le boulot qu'il fallait pour être prêt pour le combat.

Votre adversaire Ruchala a perdu contre Salahdine Parnasse au KSW. Est-ce que vous l'avez appelé?

Je lui ai parlé, oui. Maintenant je ne voulais pas trop lui en demander parce que dans tous les cas j'ai regardé le combat, j'ai étudié, donc je sais à quoi m'attendre.

Je sais que vous bossez, mais en face on a des Fighting Nerds qui nous expliquent qu'ils sont les scientifiques du combat. Sauf qu'Axel Sola ça travaille bien, pas mal de méninges, vous aussi vous êtes un garçon posé et intelligent. A-t-on a des choses à envier aux autres pays, au Brésil en l'occurrence?

Pas du tout. S'il y a bien des spécialistes au niveau intellectuel du combat, je pense que c'est les Français.

Mickaël Lebout (ancien combattant UFC, NDLR) me disait "Sur la carte, s'il y en a un pour lequel je n'ai pas de doute, c'est Gomis. Il va déchirer Ruchala". Pourquoi est-il si confiant à votre avis?

Il est confiant, ça fait plaisir et je le suis aussi. Je sais ce que je vais faire et je préfère garder la surprise.

Cette confiance, vous l'avez depuis un moment. Vous dites "moi de toute façon, un jour, je serai champion". Vous n'êtes jamais le premier, ni le deuxième ou le troisième nom cité parmi les combattants français à l'UFC. Est-ce que vous vous dites "Ne vous inquiétez pas les gars, lentement mais sûrement, j'ai un chemin mais je sais où je vais"?

Exactement. Je crois en moi, le chemin a été long, j'ai travaillé pendant très longtemps et je pense que ca n'est pas pour rien. J'y crois vraiment, je vais avancer, pas à pas, mais on va y arriver.

Il y a quand même eu un grand ménage dans votre entourage cette année. C'est plus difficile dans un premier temps de repartir avec d'autres repères, parfois même sans repères?

Non, dans ma vie, je n'ai pas eu besoin de beaucoup de repères. J'ai fait beaucoup de changements. Toute ma vie, ça a été comme ça depuis l'enfance, j'ai déménagé une douzaine de fois. Je sais comment m'adapter. Je m'adapte très rapidement et c'est ce qui fait ma force je pense.

Sur les images de ce combat contre Hyder Amil, on vous voit faire du William Gomis mais vous tombez presque dans l'excès du William Gomis, c'est-à-dire être à 1m20, 1m30 et attendre cette contre-attaque. Pourtant vous êtes capable d'être plus offensif. Quand vous revoyez les images, vous ne vous dites pas que vous avez basculé? Que parfois, se mettre en danger peut payer à l'arrivée?

Exactement, après je pense que ce combat contre Hyder Amil m'a fait pas mal progresser, j'ai pu tenter pas mal de choses et on a pu voir aussi que j'étais encore plus à l'aise. Donc, je pense qu'on va avoir un bon mélange parce qu'il y avait des bonnes choses, très bonnes et il y en avait d'autres qui l'étaient un peu moins. Donc, je pense que l'entre-deux serait parfait.

Vous gagnez samedi soir?

Je gagne, oui.

Et c'est quoi les plans derrière pour 2026? Comment voyez-vous votre carrière évoluer?

J'espère bien que l'UFC me donnera un top 15 en 2026 parce que je vais tout donner pour. Je vais m'entraîner, je vais combattre. J'espère faire trois combats et atteindre le top 15 rapidement et monter. Et après, c'est tout droit.

Elle a évolué cette catégorie des moins de 66kg évidemment avec Ilia Topoia qui est monté avec un gros combat la semaine prochaine à l'UFC Noche entre Diego Lopez et Jean Silva. Il va falloir un jour que vous vous retrouviez avec Jean Silva (leur combat avait été annulé en mai 2024, NDLR)...

C'est très possible. Mais Jean Silva ou un autre, que ce soit dans le top 15, top 10, si je peux monter rapidement, j'y vais. Après, les profils qu'il y a sont des profils intéressants puisque je sais que j'ai déjà affronté ce genre de profils. Comme Jean Silva qui fait penser à Brito, Jarno Errens qui fait penser à Lopez. Ce sont des profils intéressants pour moi. Je pense que je peux les annuler.

Vous n'avez pas un "mur des cons" au-dessus de votre lit", donc. Ce que vous nous dites, c'est qu'un nom est un nom, et qu'il faudra le prendre et travailler pour faire l'essentiel...

C'est ça, exactement, il faut travailler. On peut battre tout le monde, personne n'est invincible. Ce qu'il faut c'est bien étudier et bien s'entraîner.

Comment allez-vous vivre cette fight week par rapport aux autres jusqu'à samedi? Presque comme un grand frère avec de l'expérience?

Franchement, rien que d'être arrivé ici, j'apprécie. Je retrouve tous les visages qui me sont familiers ici, donc je me sens à la maison. J'ai hâte d'y être.

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