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Au fond du seau en mai, virevoltant en octobre: comment Arthur Rinderknech a renversé la table

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Vainqueur d'Alexander Zverev au troisième tour du Masters 1000 de Shanghai, le Français Arthur Rinderknech a pris une nouvelle dimension. Quelques mois après un épisode dépressif, heureusement passager.

C’est une statistique qui hantait Arthur Rinderknech. Début juin, le Français, 54e mondial, n’avait encore jamais battu un Top 10 de sa vie. Ce lundi, en écartant le numéro 3 mondial Alexander Zverev au troisième tour du Masters 1000 de Shanghai, le Breton d’adoption a dégommé son troisième cador. Après Ben Shelton au Queen’s et… le même Sascha Zverev sur le Centre court de Wimbledon.

A 30 ans, il a incontestablement pris une nouvelle dimension. Et pourtant, début mai, après une défaite au premier tour à Rome, il broyait du noir. "Je n’avais plus de plaisir à être sur le terrain. Je n’avais plus envie de jouer, déclarait-il au micro de RMC à l’US Open. Il fallait que je revienne à mes sources. J’ai eu la chance d’avoir mon préparateur physique à Rennes qui m’a retendu la main au bon moment et de ne pas trop perdre dans ce domaine. Ce qui prend le plus de temps quand on arrête".

Après cette période, il s’est reconstruit. En tentant des choses. Comme d’aller contacter Lucas Pouille à Roland-Garros pour qu’il le suive sur les tournois sur herbe. "Lucas est un mec exceptionnel, disait Rinderknech. J’ai eu beaucoup de chances de l’avoir". Il s’est aussi appuyé sur sa femme, Hortense. "C’est un soutien de tous les jours et elle m’a donné de la force", reconnaît le Français.

Pour bien comprendre "l'effet Hortense", Arthur Rinderknech l'a épousée le 17 mai à Saint-Lunaire. Quatre jours plus tard, il battait le Serbe Kecmanovic à Genève alors qu’il n’avait pas touché une raquette depuis une dizaine de jours.

Numéro 1 français il y a trois ans

Garçon élevé au biberon des universités américaines, Arthur Rinderknech a su serrer les dents face aux conditions brutales de Shanghai avec son taux d’humidité qui approche ou dépasse les 80%. "J’ai eu un peu de chance contre Zverev, a-t-il dit lors de l’interview d’après-match. Je n’ai pas joué mon meilleur tennis. La chaleur est terrible, 50% des matches ne vont pas au bout ou les joueurs terminent avec des crampes. Mais aujourd’hui, ça a tenu".

Grâce aux points de son huitième de finale à l’US Open et à ce succès de prestige, il est assuré de réintégrer le Top 50, lui qui fut 42e mondial et numéro 1 français il y a trois ans au moment du coup d’envoi du Masters 1000 de Paris-Bercy 2022. S’il poursuit sur sa lancée, il peut mathématiquement l’être lors du lancement de la première édition à l’Arena La Défense. Son énergie sera en tout cas bien utile à Paul-Henri Mathieu alors que se profile le quart de finale de Coupe Davis face à la Belgique, le mardi 18 novembre à Bologne.

Éric Salliot